L’UGTT et le clan Ghannouchi

Si vous ne participez pas à la lutte, vous participez à la défaite!

Dans un compromis, les deux protagonistes cèdent un peu de terrain pour sauver la face, mais il ne faut pas aboutir à une situation insatisfaisante pour l’UGTT et le peuple tunisien: ce qui signifie un compromis « gagnant-perdant » au profit du clan Ghannouchi!

La dynamique « gagnant-perdant » ou « perdant-perdant » ne peut qu’être nuisible avec le temps.

L’objectif d’une bonne négociation est d’arriver à une situation gagnant-gagnant. Or dans cette situation le clan Ghannouchi n’a rien à perdre, s’il s’engage à renoncer à entretenir et à soutenir sa milice qui agresse l’opposition, L’UGTT et tous ceux qui pensent différemment. Le clan Ghannouchi est même dans l’obligation d’arrêter l’utilisation de la force contre l’opposition politique et L’UGTT.

Il ne faut pas oublier les limites de la négociation avec le clan Ghannouchi. Ce clan est aveuglé par ses opinions et n’est pas prêt en réalité à faire des compromis. Malheureusement les messages négatifs venant du clan Ghannouchi suscitent généralement une réaction aussi négative.

Il est certain que l’émission continuelle de messages corrosifs de la part du clan Ghannouchi ne peut que donner avec le temps qu’un mauvais goût aux messages positifs expédiés dans le même canal par l’opposition et L’UGTT.

Le clan Ghannouchi cherche toujours à avoir raison en imposant sa façon de voir ou de décider mais il n’est pas prêt à accepter aussi d’être influencé par l’autre.

Il est indispensable que le clan Ghannouchi fasse du moins les compromis suivants:

1) Arrêter son soutien aux organisations des « conseils pour la protection de la révolution ». La dissolution des Ligues de protection de la révolution (les Ligues du sabotage et de l’idiotie) fait l’unanimité entre les partis politiques, à l’exception du Mouvement Ennahdha.

2) L’organisation immédiate des prochaines élections législatives du mois de mars 2013.

3) Arrêter le recrutement politique dans l’administration tunisienne (Le changement du gouvernement ne doit pas se traduire par un changement de l’élite.).

4) La mise en place d’un gouvernement dit de crise, constitué de jeunes compétences qui s’engagent à ne pas se présenter aux prochaines élections.

5) respecter les règles du jeu d’une justice indépendante

Si le clan Ghannouchi ne s’engage pas à réaliser ces conditions indispensables définies par l’UGTT, alors j’appelle tous les Tunisiens à soutenir la grève générale décrétée par l’UGTT pour le jeudi 13 décembre 2012. Une relation saine avec le clan Ghannouchi serait ainsi impossible:

Pour l’heure, on continue à massacrer l’opposition, en tirant sur la population tunisienne, laquelle du fait de son épuisement face à la misère et la pauvreté engendrée par la gestion catastrophique du pays, ne semble point craindre les répressions.

Il est dans l’intérêt du clan Ghannouchi de renoncer provisoirement au pouvoir, étant donné que le gouvernement actuel n’est plus légitime depuis le mois d’octobre 2012. Ce gouvernement a été élu pour 12 mois et aujourd’hui nous voulons imposer par tous les moyens démocratiques la possibilité d’une nouvelle élection législative générale d’ici le mois de Mars 2013.

Commentaire du Dr. Jamel Tazarki à l’article UGTT – Abbassi : Pas question de revenir sur la décision de grève générale