Pour son édition 2012, le Maghreb des films (MDF) qui se déroulera, du 19 au 23 novembre à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris et du 28 novembre au 04 décembre aux 3 Luxembourg (salle parisienne), a programmé une cinquantaine de films de tous formats et de tous genres, s’articulant autour de cinq thèmes dont “La Tunisie, quelle révolution ?”.
Après deux ans de l’éclatement de la révolution tunisienne, le MDF a voulu consacrer une section au cinéma tunisien à travers la projection de nombreux films qui se sont tournés et se tournent encore vers cette période de l’histoire et d’essayer d’en faire le point avec les cinéastes intéressés, à travers leurs films.
Selon la lettre d’information du MDF, cette nouvelle séquence tunisienne traduit elle aussi “l’émergence d’une nouvelle génération qui trouve sa place aux côtés de talents déjà confirmés dont Mohamed Zran” auquel un hommage particulier lui sera rendu au cours de cette édition.
Ainsi, une série de films sera projeté dans ce contexte à savoir “La bataille de Dhibat» (12,2011) et “Solidarité à Tataouine (15′,2011), de Salma Baccar. Il s’agit de documentaires- reportages sur la générosité et l’hospitalité des habitants du sud tunisien vis à vis de leur voisins libyens, ceux qu’ils désignent comme étant leurs “invités” et qu’ils ont tenu à accueillir dans leurs maisons et non pas dans des camps de réfugiés.
Le long métrage “C’était mieux demain” de Hinde Boujemma (74′) sera également projeté ainsi que le documentaire “Démocratie année zéro” de Christophe Cotteret. Ce long-métrage documentaire sur la révolution tunisienne est composé de deux parties: Révolution, qui traite des événements de janvier 2011, et Démocratie, qui s’intéresse à la transition démocratique tunisienne. Le film invite à la réflexion: Est-ce que la révolution populaire tunisienne accouchera d’un modèle démocratique nouveau et satisfaisant pour tous les tunisiens? Est ce qu’une véritable révolution est encore possible en ce début de 21e siècle, et quelle en serait sa nature?
Les cinéphiles auront à voir également le film “Militantes” de Sonia Chamkhi (77′). Il s’agit d’une série d’interviews ultra-courtes retraçant le climat des premières élections libres de l’histoire de la Tunisie et la mobilisation des femmes tunisiennes (candidates, militantes, personnalités de la société civile) pour prendre part à la marche démocratique de la Tunisie.
Le programme prévoit aussi la projection de “Fallega” de Rafik Omrani (52′) et “Même pas mal» de Nadia El Fani (66′).
Un hommage particulier sera rendu au cinéaste tunisien Mohamed Zran avec la projection de ses films, notamment “Dégage” dans lequel le réalisateur a filmé la colère des habitants de la petite ville de Sidi Bouzid, après la mort de Mohamed Bouazizi, prémices du printemps tunisien qui enflammera ensuite les villes de Regueb, Menzel Bouzayene,…
La filmographie de Zran comporte aussi le film fiction “Essaida” (1995), le documentaire “Le Chant du millénaire” (2003), “Le prince” (2005) et le doc-fiction “Vivre ici” (2010).
Dans le sélection Inédits 2011/2012, seront projetés le documentaire “111, rue de la poste” de Sarra Abidi (Tunisie/Belgique)et le court-métrage de fiction “La nuit de Badr» de Mehdi Hmili.
Donnant à voir le Maghreb à travers le prisme des cinéastes, de divers horizons, dans plus d’un genre et autour de plus d’un thème, ce rendez-vous culturel vise depuis sa création (2009 par l’association culturelle franco-maghrébine “Coup de Soleil”) à mettre en valeur un cinéma métissé ou interculturel, à travers une panoplie de productions cinématographiques du Maghreb ou concernant cette région, de metteurs en scène et de réalisateurs maghrébins ou d’origine maghrébine afin de faire découvrir à un large public en France, le patrimoine des films du Maghreb, de faire connaître la richesse du cinéma maghrébin dans sa diversité et d’offrir ainsi la possibilité de débattre autour de tables rondes, d’une cinématographie qui demeure mal connue.
WMC/TAP