Tunisie – Festivals 2012 : Un budget de 10 MDT et 7 festivals annulés en raison de menaces salafistes

L’évaluation des festivals d’été de 2012 et la présentation des données à leur sujet ont constitué les principaux axes présentés par Mehdi Mabrouk, ministre de la Culture, mardi, lors de sa rencontre périodique avec les médias, au palais du gouvernement à La Kasbah.Le ministre a présenté le nombre total des festivals d’été pour l’année 2012, soit 261 festivals, en tenant compte des festivals internationaux de Carthage et de Hammamet, soulignant que 7 festivals ont été annulés après leur démarrage suite aux menaces proférées par les salafistes contre les comités d’organisation, les artistes ou encore pour des considérations sécuritaires.

Il a également passé en revue les festivals pour lesquels il n’y a pas eu d’accord quant à leur organisation, à savoir le festival maghrébin du “Malouf Khemais Ternane”, le festival “Ulysse de Jerba”, le festival “Arts de rue” de Ksar Helal, le festival de la “Mer” à Kélibia, le festival du “Phosphate” à Redeyef, du “Mergoum” à Ouerdhref, et cela suite aux conflits d’ordre politique ou social dans ces régions.

Il a ajouté que le nombre total des représentations musicales, théâtrales et artistiques programmées a atteint les 2.557 dont 92 représentations ont été annulées pour des questions organisationnelles, matérielles, sécuritaire, ou climatiques en plus de l’absence de troupes.

Il a précisé que le budget total des festivals est de l’ordre de 10 millions de dinars et 140 mille dinars, que les principales parties qui ont soutenu ces activités culturelles sont le ministère de la Culture et les établissements sous sa tutelle avec 6.600. 168 dinars et 770.050 dinars provenant de la publicité en plus des sommes provenant des conseils des gouvernorats et des municipalités avec 558. 559 dinars.

Le ministre a également évoqué la question de “l’injustice culturelle”, précisant que les festivals de Carthage et de Hammamet monopolisent plus des deux tiers du budget destiné aux festivals, mettant l’accent sur la nécessité de porter une attention particulière aux festivals régionaux et locaux.

Le ministre a ajouté qu’il a été procédé à la création de trois nouveaux festivals, à savoir: le festival du soufisme à Kairouan, le festival du Bassin minier et le festival des villages de montagne au Sud tunisien.

S’agissant du festival de Carthage, le ministre a fait observer qu’il a été procédé à la réduction du nombre des spectacles à vingt neuf  contre quarante deux, durant 42 jours et que le nombre des spectateurs a atteint 52 mille personnes, sans compter ceux qui détiennent un abonnement. Il a par ailleurs relevé l’effort déployé pour baisser les coûts, faisant remarquer que ce festival n’a cependant pas réalisé son équilibre financier, mais que le déficit a diminué cette année pour atteindre 350 mille dinars.

D’autre part, il a annoncé que les festivals nationaux seront désormais soumis aux cahiers des charges.

Dans sa réponse à une question sur le danger que représente le courant salafiste qui menace les institutions culturelles et la création artistique, dans ses diverses expressions, Mehdi Mabrouk a indiqué que le ministère de la Culture est engagé dans la défense du droit des citoyens à la culture et de celui de l’artiste à la création libre, rappelant à ce propos les procès intentés contre les agresseurs présumés des intellectuels et des artistes.

Au sujet de la question des affaires de corruption et de malversation dans le domaine de la culture, le ministre a indiqué qu’il existe trente six procès en cours dans des affaires de ce genre, et que six juges se sont déjà saisis des dossiers.