Face à la multiplication des cancers de la peau en France, le gouvernement a décidé de durcir la réglementation des cabines à bronzage artificiel, tenus pour responsables de plusieurs dizaines de décès chaque année par mélanomes.
Le gouvernement devrait faire paraître d’ici quelques semaines un décret pour durcir la réglementation en matière de cabines à UV, activité florissante en France avec un total estimé de 18.000 lits à soleil artificiel, a annoncé la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine.
Le projet de texte vise à mieux protéger les utilisateurs en encadrant plus strictement ces appareils, a expliqué mercredi la ministre à la présentation de la Journée nationale de prévention et dépistage des cancers de la peau qui se déroule jeudi avec des consultations gratuites (http://www.syndicatdermatos.org/).
Le nombre de cancers de la peau a été multiplié par plus de trois en France entre 1980 et 2005. Chaque année près de 10.000 nouveaux cas de mélanome de la peau sont détectés et 1.600 personnes meurent de ce cancer (chiffres Inca 2011).
L’exposition aux rayonnements ultraviolets solaires et artificiels représente le risque le plus important pour ces types de cancers, selon la ministre.
Et contrairement aux idées reçues, les cabines de bronzage n’assurent aucune protection mais accroissent au contraire le risque de cancer cutané, a ajouté Mme Touraine.
Tout comme l’exposition au soleil, les cabines à UV sont classés internationalement comme cancérogènes certains pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ).
D’après une étude publiée mercredi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), les lampes à bronzage seraient responsables en France de 19 à 76 décès annuels par mélanome cutané.
Même si les UV artificiels ne sont responsables que d’une part modeste du nombre de mélanomes cutanés, en termes d’incidence et mortalité, la pratique du bronzage en cabine, dont la finalité est uniquement esthétique, est responsable de 100 à 350 nouveaux cas incidents annuels de ce cancer cutané très dangereux, soulignent les chercheurs de l’Ipri, INVS et INPES qui signent cette étude.
Selon un sondage réalisé en 2010, 3,5% des personnes de 15 à 75 ans déclarent avoir fait au moins une séance de bronzage artificiel au cours des 12 derniers mois, selon des données diffusées dans le même BEH.
Face à l’essor de ce problème, un renforcement des actions de prévention pour diminuer la pratique des UV artificiels à visée esthétique s’impose, concluent les chercheurs qui proposent plusieurs pistes comme une taxation spécifique pour ces appareils, voire une interdiction progressive comme c’est le cas au Brésil ou dans l’Etat de Nouvelle-Galles du sud en Australie.
Le gouvernement n’envisage pas une telle interdiction mais propose un renforcement des règles avec ce décret qui prévoit d’obliger les centres de bronzage à proposer gratuitement des lunettes de protection à leurs clients et à renforcer la qualification du personnel qui accueille le public.
Des messages d’avertissement sur les risques pour la santé devront être affichés dans les centres tandis que la publicité pour les cabines sera strictement encadrée, a indiqué la ministre.
En outre, le gouvernement réfléchit aux moyens de restreindre la possibilité pour le grand public d’acheter certains de ces appareils (de type UV3). Aujourd’hui n’importe qui peut commander une cabine à UV sur internet et l’utiliser sans conseil d’utilisation et sans limite, a justifié Mme Touraine.
(Source AFP)
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