Quand la logistique va, c’est 200.000 emplois en trois ans

“La Tunisie est en mesure de créer, si la logistique est appliquée dans les règles de l’art, plus de 200 mille emplois directs d’ici 2016”, a affirmé Khaled Neji, président de l’Association Tunisienne de la Supply Chain et de la logistique (ASLOG), en se référant à une étude réalisée par la Banque Mondiale.
Le responsable, qui intervenait, samedi, à une rencontre d’information sur son association, a critiqué l’absence d’une unité centrale en Tunisie qui se charge des activités de la logistique, appelant, à cet effet, à créer une instance regroupant tous les intervenants dans ce secteur (Transport, commerce, TIC, environnement…).

La logistique est, en fait, l’ensemble des actions qui permettent de gérer des flux physiques d’un organisme, dans le but de fournir aux clients et aux fournisseurs, les produits dont ils ont besoin (biens, services ou marchandises).

D’après, Mondher Nefzi, vice président de l’ASLOG, la Tunisie est encore “peu performante en matière de logistique”. En 2010, elle a été classée, par la Banque Mondiale (BM), au 61ème rang en la matière, sur un total de 155 pays.

Par ailleurs, le coût de la logistique en Tunisie était estimée, en 2010, a-t-il ajouté, à 11 milliards de dinars, soit 20% du PIB, ce qui correspond, selon la BM, à un surcroît évalué à plus de 5 points du PIB. D’après la Banque Mondiale, ce coût ne doit pas dépasser, en moyenne 15% du PIB.

M. Jacques Moyson, expert et universitaire belge, a indiqué que “la logistique en Tunisie est encore à une phase embryonnaire”.

“Cette activité souffre encore de défaillances au niveau du traitement physique des entrepôts (installations non appropriées, systèmes de gestion archaïques…) et de la gestion intégrée des prestations”, a-t-il expliqué, ajoutant que les entreprises n’optimisent pas leurs frais de stockage qui demeurent élevés.

“De même, les opérateurs de transport ne disposent pas de moyens pour améliorer la circulation des marchandises à travers le territoire”, a-t-il dit, faisant état d’un manque de pôles logistiques.

Pour solutions, l’expert belge recommande l’optimisation du coût de la logistique, à travers la création de zones logistiques et de zones franches à proximité des ports et à l’intérieur du pays. Il préconise également l’accroissement de la part du transport ferroviaire et l’externalisation des opérations logistiques.

Créée en septembre 2011, l’Association Tunisienne de la Supply Chain et de la Logistique (ASLOG), s’est fixée pour principal objectif de sensibiliser, à travers l’échange d’expertises et d’informations, à l’importance des services de logistique pour l’amélioration de la compétitivité des entreprises.

WMC/TAP