Tunisie : A la recherche d’une réponse aux relations entre la religion, la démocratie et l’Etat

“Les démocraties chrétiennes sont-elles des mouvances religieuses” était le thème d’une journée d’étude organisée par l’Observatoire Arabe des Religions et des Libertés et la Konrad-Adenauer-Stiftung, vendredi, à Tunis.

“Les chercheurs tentent aujourd’hui de trouver une réponse aux relations entre la religion, la démocratie et l’Etat”, a indiqué le Pr Mohamed Haddad, président de l’Observatoire. Il a relevé que le contexte en Tunisie a imposé la recherche d’une approche qui définit l’expérience tunisienne en se basant sur les expériences de pays européens où des partis à référentiel religieux ont accédé au pouvoir et su préserver les principes démocratiques.

Exposant l’expérience de la démocratie chrétienne en Belgique, Vincent Dujardin, professeur à l’Université Catholique de Louvain, a affirmé que la notion de “démocratie chrétienne” n’existait pas avant 1830. Après la révolution belge contre les hollandais au pouvoir, et à partir de cette date, a-t-il expliqué, toutes les mouvances religieuses et libérales se sont unies face à l’ennemi.

La participation des mouvances religieuses à la révolution en a fait un partenaire actif dans la sphère au pouvoir et dans l’écriture de la Constitution, a-t-il dit, précisant qu'”à partir de là, toutes les parties se sont attelées à respecter les droits et les libertés fondamentales des individus et les principes généraux des institutions démocratiques”.

Dujardin a évoqué, dans ce sens, les articles de la Constitution belge qui garantissent la liberté des cultes et interdisent la nomination ou l’installation d’un ministre sur la base du culte.

Konrad Schwaiger, ancien député de l’Union chrétienne- démocrate allemande au parlement européen, a indiqué que les protestants, les catholiques et le communistes ont tenté de s’unir après la deuxième guerre mondiale (1946) et de trouver une formule de coexistance pragmatique.

“L’important dans l’édification de l’Etat, avec l’existence d’un parti religieux au pouvoir, c’est le respect de valeurs universelles comme la dignité humaine et l’égalité des genres”, a-t-il affirmé.

L’observatoire Arabe des Religions et des Libertés est un réseau académique qui sonde les mutations des phénomènes religieux après les révolutions arabes et suit les processus de transition démocratique dans leurs rapports avec la dimension religieuse.

WMC/TAP