Tunisie : Au ministère de l’Enseignement supérieur, les journalistes ont été agressés aussi

Si les enseignants universitaires et les étudiants ont été battus au ministère de l’Enseignement Supérieur, les journalistes n’ont pas été épargnés, lors du sit-in observé, ce matin du 4 janvier 2012.
Après avoir attendu presque trois heures le verdict du ministère sur la situation de l’Université Manouba, le représentant du syndicat est sorti pour annoncer « les décisions » prises : poursuivre le dialogue avec les sit-inneurs de la Manouba, leur demander de transférer leur sit-in hors de l’Université, etc. Des décisions qui n’ont pas plu – évidemment – à la foule qui s’attendait à une position plus ferme.
Au hall du ministère, les universitaires et étudiants ont manifesté leur désarroi face à l’impasse que connait leur université, depuis déjà un mois, que même le nouveau ministère n’arrive – ou ne veut pas – y trouver une issue. Les forces de sécurité ont intervenu, très rapidement, pour disperser la foule, avec les mêmes pratiques d’antan.
Alors qu’on faisait notre rôle de journaliste, celui de rapporte les faits tels qu’ils sont à nos lecteurs et auditeurs, en filmant les protestations, on a était agressé gratuitement. Une collègue journaliste a été violemment repoussée, un autre a jeté mon appareil photo violemment aussi m’interdisant verbalement de filmer. L’appareil ne marche plus, d’ailleurs. Une autre journaliste a eu plus de chance, on lui a demandé non sans agressivité de ne plus filmer avec son portable.
Des pratiques qui nous rappellent des pratiques anciennes qu’on croyait révolu. On se demande aussi pourquoi le ministère indiqué n’a pas hésité à appeler les forces de l’ordre pour intervenir pour un sit-in de quelques heures alors qu’à la Manouba, on ne fait rien pour ces sit-inneurs qui bloque la reprise des cours ? Pourquoi on hésite tant à opter pour la solution sécuritaire alors que la décision a été prise aussi rapidement aujourd’hui ?

PS : un fonctionnaire du ministère, voulant provoquer la foule, a mis dans la fenêtre de son bureau une affiche où on lit ” l’Université était une ruine avant le niqab” (Al Jamiâ Kharab kabla anniqab). Elle a été enlevé quelques minutes après. A vous de commenter.

M.O