“Aucune révision des prix des hydrocarbures ne sera décidée actuellement, malgré la hausse du prix du baril de pétrole à 115 dollars, suite à la dégradation de la situation en Irak”, a fait savoir le ministre de l’industrie, de l’énergie et des mines, Kamel Bennaceur.
Dans une déclaration accordée à l’agence TAP, le ministre de l’industrie a indiqué que les autorités vont surveiller l’évolution de la situation, au cours des 3 à 6 mois prochains, pour ensuite, décider s’il y lieu ou non, d’ajuster les prix des hydrocarbures, surtout si le prix du baril de pétrole reste aux environs de 115 dollars contre 110 dollars prévus dans la loi de finances 2014.
Il a exprimé le souhait de voir la paix se rétablir en Irak dans les brefs délais et la situation politique s’améliorer.
Aucun forage de puits de prospection de pétrole n’a eu lieu au cours des 5 premiers mois de 2014, ce qui a causé une baisse de la production nationale, de 70 mille barils en 2010 à 58 mille barils actuellement, a rappelé M. Bennaceur
Il s’agit d’une importante régression estimée à 12 mille barils quotidiennement, permettant de générer de 400 à 500 millions de dollars pour l’Etat, outre la régression de la production de gaz, a-t-il ajouté.
Bennaceur a souligné l’impératif de conjuguer tous les efforts pour recouvrer le niveau de la production, qui menace de chuter. S’agissant des problèmes sociaux dans le secteur, il a évoqué les affrontements qui ont eu lieu au cours du mois de mai entre les habitants du gouvernorat de Kébili, en raison du forage d’un puits près de Douz.
En ce qui concerne les permis de recherche et d’exploration dans le domaine de pétrole, le ministre a souligné l’importance de regagner la confiance des investisseurs et de démontrer la continuité de l’Etat pour chercher les solutions possibles.
Il a par ailleurs, indiqué qu’il n’y aura pas de nouvelle augmentation des prix de l’électricité et du gaz, puisque la dernière hausse a été décidée en mai 2014, rappelant que cet ajustement n’a pas touché les catégories à faibles revenus.
A rappeler que le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Anouar Ben Gaddour, a affirmé, vendredi, au cours de la réunion du comité administratif de l’UGTT, que la centrale syndicale est opposée à toute levée de la subvention sur les hydrocarbures et les produits de consommation, pour le moment.
Les prix des hydrocarbures avaient été augmentés une première fois après la révolution (17 décembre 2010/14 janvier 2011), en septembre 2012 et une deuxième fois en mars 2013. Le litre d’essence sans plomb est vendu 1 570 millimes et le gasoil à 1 170 millimes.
La Tunisie avait révisé à la baisse, pour la première fois, les prix des hydrocarbures en 2009 (-50 millimes). Cette révision s’inscrivait dans le cadre de l’application de l’approche d’ajustement (à la hausse ou à la baisse) des prix des produits pétroliers, chaque fois que le différenciel ente le prix mondial et le prix de référence appliqué en Tunisie, atteint 10 dollars le baril, pendant trois mois consécutifs.