Tunisie : Protestation contre les jugements dans les affaires des martyrs de la révolution

Une marche pacifique a été organisée, mercredi matin, à Tunis, par les familles des blessés et martyrs de la révolution pour protester contre les jugements rendus par la Cour d’appel militaire dans les affaires des « blessés et martyrs de la révolution ».

Cette marche à laquelle ont pris part plusieurs citoyens et des représentants de la société civile, est partie du siège de la Cour d’appel militaire à Bab Saâdoun en direction du siège de l’Assemblée nationale constituante (ANC), au Bardo. Les manifestants ont crié des slogans contre les jugements prononcés dans les affaires des blessés et martyrs de la révolution, accusant les partis politiques et l’ANC d’avoir trahi le sang des martyrs ».

Des membres des familles des victimes ont affirmé leur engagement à se livrer à toute forme de militantisme pour éclater au grand jour toute la vérité sur ce dossier et garantir un procès équitable pour les personnes impliquées dans la mort des martyrs de la révolution.

« Les sentences rendues contre les accusés dans l’affaire des martyrs de la révolution constituent, à plusieurs égards, une transaction qui a pour dessein de faire passer sous silence les crimes commis par les forces sécuritaires et militaires et favoriser la libération des caciques du régime de Ben Ali », a déclaré l’avocat des blessés et martyrs de la révolution, Charfeddine Kellil.

Commentant le débat engagé au sein l’ANC autour du projet de loi n°44 de l’année 2012 portant création de chambres judiciaires spécialisées en charge de l’examen des affaires des martyrs et blessés de la révolution, Kellil a affirmé le soutien de la défense à « toute action législative » visant à garantir les droits de toutes les parties et à appuyer son recours en cassation ».

De son côté, le président du réseau tunisien pour la justice transitionnelle, Mohamed Kamel Gharbi, a plaidé en faveur de l’accélération du processus d’élection des membres de la Commission « Vérité et dignité » pour juger de nouveau « les meurtriers » dans des chambres judiciaires spécialisées. « Il s’agit là du seul moyen pour mettre fin à la souffrance des blessés et des familles des martyrs », a-t- il lancé.

La Cour d’appel militaire avait condamné, samedi, l’ancien ministre de l’Intérieur Rafik Haj Kacem, ainsi que 4 anciens responsables de sécurité, à 3 ans de prison. Ces sentences ont suscité une vague de protestation nationale.

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