Tunisie – Assassinat de Belaid : Le rapport d’expertise balistique hollandais ne revêt pas un caractère légal

Le ministère de l’intérieur a tenu à préciser vendredi que le recours de la police technique et scientifique tunisienne à un laboratoire hollandais par le biais du représentant d’Interpol, avait pour but une demande d’assistance technique et non une expertise légale.

Le département ajoute dans un communiqué, que l’expertise balistique effectuée par les laboratoires criminalistes tunisiens a, d’ailleurs, permis de parvenir aux mêmes résultats. Le laboratoire hollandais a prévenu le représentant de l’Interpol à Tunis, oralement et par écrit, de ne pas tenir compte des résultats de l’assistance technique et a promis de répondre par les voies légales et diplomatique à la commission rogatoire destinée au même laboratoire concernant l’analyse balistique.

« ce qui enlève à ce rapport son caractère légal et ne permet plus de l’utiliser ». Le bureau d’Interpol à Tunis avait communiqué l’information au juge d’instruction chargé de l’affaire qui a préféré attendre les résultats de l’expertise par voie légale et dans le respect des accords et des protocoles de coopération internationale.

Le ministère de l’intérieur réaffirme, en se basant sur les résultats de l’assistance Technique, que les balles utilisées dans l’assassinat de Chokri Belaid ont été tirées d’un pistolet Beretta calibre 9 mm de type 92 ou 93 que le département ne possède pas.

Selon les interrogatoires et aveux des parties impliquées dans les deux assassinats, l’arme qui a été utilisée provenait d’un pays voisin, peut-on lire de même source. Dans ce communiqué, le ministère désapprouve le fait de citer les noms des cadres et agents chargés du dossier du terrorisme et de dévoiler des données en relation avec le chargé de l’enquête préliminaire qui sont protégées par des textes de loi.

Jeudi, les membres du collectif de défense du martyr Chokri Belaid ont déclaré, lors d’une conférence de presse conjointe avec l’Initiative pour la recherche de la vérité sur l’assassinat de Belaid et Brahmi (IRVA) que l’arme qui avait servi à assassiner les deux martyrs « serait en rapport avec la direction générale de la sûreté publique ».