Tunisie – Crise politique – Gouvernement de technocrates : Jebali est-il l’homme de la situation ?

«Hamadi Jebali n’est pas l’homme de la situation», estiment les jeunes nahdhaouis, “Ekbes“.

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Tout comme le CPR, le mouvement Ekbes s’est opposé à l’initiative de Jebali, à savoir la formation d’un gouvernement de technocrates, comme sortie de crise, et ce suite à l’assassinat de l’opposant politique Chokri Belaid, craignant le retour des anciennes figures du RCD au gouvernement.

Le mouvement Ekbes appelle à une «manifestation millionnaire» d’union nationale, ce samedi 16 février à 13h30 sur l’avenue Habib Bourguiba pour revendiquer la démission de Jebali, la formation d’un gouvernement ayant un programme politique clair dont la mission principale sera la réalisation des objectifs de la révolution et la défense de la légitimité de l’Assemblée constituante.

A l’instar du parti Al Aridha, le mouvement Ekbes craint un complot militaire et la prise du pourvoir par l’armée et ce suite à la présence du général Ammar en «uniforme militaire» à la réunion du Conseil des sages, créé sous la présidence du chef du gouvernement, Hamadi Jebali, ayant pour mission d’évaluer la situation actuelle dans le pays et présenter des solutions permettant de sortir de la crise actuelle.

D’ailleurs, lors de sa rencontre avec le président de la République, Moncef Marzouki, le porte-parle du parti Al Aridha, Aymen Zouagh, a déclaré: La création de ce conseil suscite des inquiétudes et menace de remplacer l’Assemblée constituante ou de devenir un instrument de pression.

Dans le même ordre d’idées, le coordinateur général de l’Alliance démocratique, Mohamed Hamdi, estime lui aussi que “le Conseil des sages pourrait susciter des craintes s’il devient une autorité de décision et non pas une structure de consultation“.

Dans une déclaration à radio Shems Fm, le conseiller auprès du chef du gouvernement et membre du Conseil des sages, Abou Yaareb Marzouki, a tenté de rassurer les Tunisiens en indiquant que Rachid Ammar est consultant et non membre du Comité des sages, vu son expérience et que ce dernier est inquiet face à la situation de crise que traverse la Tunisie, mais il exclut toute intervention de l’armée au niveau politique et civil.

D’autre part, le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, dans une interview accordée au journal algérien Echouroukonline, a réitéré son rejet (partiel) de l’initiative du secrétaire général de son parti et s’est prononcé pour un gouvernement composé à la fois de technocrates et de politiques. Il souligne du reste que “Jebali pourra bientôt annoncer l’échec de son initiative car elle sera rejetée par l’ANC et le peuple tunisien. Il sera alors obligé d’entamer un dialogue avec les différents partis politiques pour former un gouvernement de salut national“.

A ce stade, une question se pose: Rached Ghannouchi cherche-t-il à manipuler l’opinion publique? Même si pour l’heure, personne n’est à même d’y répondre, certains n’hésitent pas à le croire.

H.Y

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