Le personnel de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), dont les activités sont gelées depuis le mois d’août 2021, a entamé un sit-in illimité, menaçant d’observer une grève de la faim au siège de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme.
Le personnel réclame la levée du gel sur les activités de l’instance et obtenir ce qui lui revient de droit.
Lors d’une conférence de presse, jeudi, Hanen Maddai, conseillère à l’INLUCC et porte-parole des protestataires, a déclaré que le gel des activités de l’instance a porté préjudice aux intérêts du personne.
“En effet, les agents de l’Inlucc n’ont pas obtenu leurs salaires, les cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale et la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale ont été suspendues et les loyers des sièges de l’INLUCC n’ont pas été honorés”, a-t-elle dit.
Elle a fait part de sa crainte quant au sort des données personnelles jointes aux dossiers, évoquant les projets de bonne gouvernance entamés par l’instance en partenariat avec les ministères, des projets qui sont aussi suspendus.
Pour sa part, Rahma Zouaghi, chef du bureau régional de l’INLUCC à Sfax, a indiqué que les bureaux régionaux de l’instance installés dans 17 gouvernorats font face à plusieurs problèmes, notamment le non paiement des loyers, les demandes d’évacuation des lieux et la rupture des contrats de travail des agents employés par l’INLUCC.
“Des responsables de l’instance avaient adressé des courriers, en juin dernier, à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), au ministère de l’Intérieur et aux présidences de la République et du gouvernement concernant cette situation, mais aucune réponse n’a été parvenue à l’instance”, a-t-elle ajouté.
De son côté, Inès Ferchichi, chargée de communication à l’INLUCC, a déclaré que l’instance et son personnel font l’objet d’une mise en doute quant à l’intérêt du travail de l’INLUCC, rappelant que les investigations menées par celle-ci ont conduit au renversement du gouvernement Ilyès Fakhfakh en 2020 pour suspicion de conflit d’intérêts.
L’INLUCC emploie 171 cadres et agents dont 108 hauts diplômés. Elle possède deux sièges à Tunis et 22 sièges dans les régions.