Le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi compte quatre structures, à savoir l’ATFP (Agence tunisienne de la formation professionnelle), l’ANETI (Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant), le CNFPP (Centre national de formation continue et de promotion professionnelle) et le CENAFIF (Centre national de formation de formateurs et d’ingénierie de formation).
Mais le ministère n’avait pas un système d’information, pas un tableau de bord, donc pas de suivi. En clair, « rien ne permettait de comprendre le fonctionnement du ministère, la logique de la prise de décisions ou même les critères qui permettent de sélectionner les cadres administratifs en charge des dossiers importants », indique Nasreddine Nsibi dans une interview accordée à WMC.
Selon lui, l’ATFP en charge de la formation professionnelle souffrait d’un véritable problème de gouvernance, explique-t-il. Or, c’est le plus grand établissement en termes de taille, car il gère 180 centres de formation, plus de 80 foyers, une soixantaine d’unités de restauration et 8 000 employés…
« Depuis 2007, aucun inventaire n’a été fait à l’ATFP, aucun état financier validé n’y a été réalisé depuis 2009 », regrette le ministre.
Puis, il ajoute : « J’arrive en 2021, et je réalise qu’on y pratique la comptabilité de caisse. Tout est comptabilisé en instantané, qu’il s’agisse des recettes ou des dépenses. Cela veut dire que nous ne pouvons pas savoir quelles sont les véritables charges, si nous avons les moyens de les supporter et comment financer nos actions et nos programmes à moyen terme ».
Et ce n’est pas tout, car « les centres de formation fonctionnent de manière archaïque alors qu’ils doivent être gérés comme on gère une entreprise privée. Ils sont équipés de machines qui ne suivent pas l’évolution et les innovations des activités économiques, et ce faute de moyens et de réactivité ».
Par conséquent, Nsibi estime que le Centre de formation n’évolue pas avec la même vitesse que les entreprises et les besoins. Du coup, les compétences des jeunes diplômés ne peuvent satisfaire aux besoins des entreprises. Ils ne sont pas opérationnels et productifs tout de suite.
« Cette situation est intolérable dans le sens où ces jeunes s’investissent espérant trouver tout de suite des postes d’emploi alors qu’il n’y a aucune garantie sur ce plan là ». Raison pour laquelle « il fallait élaborer un plan d’assainissement et mettre en place une stratégie de restructuration. C’est sur quoi nous travaillons aujourd’hui ».
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« Nous financerons 5 000 projets à travers le programme Entreprendre, assure Nasreddine Nsibi