Le “Réseau tunisien pour la lutte contre la normalisation” a organisé samedi avec la participation de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), une “Journée de la colère”, pour dénoncer “les tentatives de normalisation avec Israël par le biais de visites touristiques entre la Tunisie et l’Etat d’occupation et la visite d’Israéliens en Tunisie”.
Deux sit-in ont été observés à cette occasion devant l’office du tourisme et le théâtre municipal de la capitale ainsi qu’une marche dans l’avenue Habib Bourguiba, au cours desquelles les participants ont scandé des slogans et des discours appelant au “limogeage du ministre du tourisme” et à “l’adoption d’une loi criminalisant la normalisation”.
Dans des discours prononcés devant le siège de l’Office du tourisme au centre de la capitale, les orateurs ont appelé au “respect de la souveraineté nationale” dans l’organisation des voyages touristiques et au “renvoi du ministre du Tourisme” René Trabelsi, après l’annonce de l’entrée de touristes israéliens pour visiter le temple juif de Ghriba à Djerba, et la mise en place d’un parcours touristique passant devant le domicile du martyr de la cause palestinienne Khalil al-Wazir, Abu Jihad, dans la banlieue nord de la capitale.
Le gouvernement avait indiqué qu’aucun touriste n’était entré en Tunisie avec un passeport israélien.
Le secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire au sein de l’Union générale du travail tunisien, Lassaad Yakoubi, a déclaré à la presse que l’UGTT “rejette le tourisme aux dépens des constantes nationales et qui conduit à une normalisation avec l’entité sioniste”, ajoutant que la centrale syndicale lancera dans les prochains jours des actions pour souligner sa opposition à toutes les formes de normalisation.
Le Réseau tunisien contre la normalisation, qui inclut divers courants et nombre de personnalités politiques, intellectuelles et syndicales de tendance nationaliste et de gauche, appelle en particulier à “boycotter, combattre et criminaliser toute forme de normalisation avec l’entité sioniste et ses représentants et institutions” et “à ne participer à aucune activité rassemblant Tunisiens et habitants de la Palestine occupée tant que le thème ne porte pas sur la lutte contre le sionisme et l’entité sioniste”. Les organisations, les partis et les personnalités du réseau sont actifs dans le domaine du “boycott des produits, des entreprises et des institutions de l’entité sioniste de toutes sortes”.
Les services de renseignement israéliens “Mossad” avaient assassiné le 16 avril 1988 Khalil al-Wazir, alias Abou Jihad, à son domicile dans la banlieue nord de la capitale, rappelle-t-on. L’assassinat d’Abou Jihad, l’un des plus importants dirigeants du Fatah et de sa branche armée, a coïncidé avec les événements du premier soulèvement palestinien.