Le cinéma argentin a été à l’honneur à la Cinémathèque tunisienne, du 21 au 23 septembre 2018, à travers un cycle de projections pour la découverte d’un panorama du 7ème art de ce pays de l’Amérique latine.
Il y a eu la projection de six fictions produites entre 1985 et 2016 dont un film culte oscarisé, “L’histoire Officielle” du réalisateur Luis Puenzo. Ce long-métrage embarque le spectateur dans l’un des moments phares de ce pays ayant vécu sous la dictature militaire et des conditions de transition démocratique, un peu identiques à celles en Tunisie.
Les projections entamées vendredi se sont poursuivies dimanche, dernier jour de ce premier cycle de la nouvelle saison cinématographique qui s’esr déroulé à la salle Tahar Cheriaa. Lors de la cérémonie inaugurale, tenue vendredi, Hichem Ben Ammar, Directeur artistique de la Cinémathèque tunisienne, a annoncé que “ces projections marquent le début d’une nouvelle saison assez riche à la Cinémathèque”.
Chiraz Laatiri, Directrice générale du Centre du cinéma et de l’image (CNCI) a insisté sur “le grand rapprochement qui existe entre la Tunisie et l’Argentine et la grande dynamique entre les deux pays à travers des accords de coopération étroite”.
A cet effet, elle a rappelé la tenue du Forum Latino-arabe, les 4, 5 et 6 novembre 2018, dans le cadre de la 29ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), “ce qui devrait renforcer davantage les liens de coopération culturelle avec ce pays de l’Amérique latine.” Ce forum de coproduction latino arabe aura lieu pour la première fois à Tunis, en vertu de la convention de coproduction et de coopération cinématographique, signée en avril dernier, entre le CNCI et l’INCAA (Centre National du Cinéma et des Arts Audiovisuels d’Argentine).
Le cycle des projections avait démarré vendredi soir, par “L’histoire Officielle” de Luis Puenzo, une fiction tournée en 1984. Après sa sortie nationale en 1985, le film a été présenté au festival de Cannes où il avait remporté deux prix de l’interprétation féminine et un prix dans l’une des sections parallèles du festival.
L’ambassadeur de la république Argentine, Claudio Javier Rozencwaig, a rappelé que cette fiction est “le premier film argentin ayant remporté un Oscar en 1986”. Il a présenté “un film émouvant qui est sorti près de deux ans après le début de la transition démocratique et la chute de la dictature en Argentine”.
Le film largement primé et nominé dans divers festivals, revient sur un épisode douloureux dans l’histoire moderne de l’Argentine à travers l’histoire d’un couple de la bourgeoisie de Buenos Aires, Alicia, professeure d’histoire dans un lycée de la capitale argentine, son mari et leur petite fille adoptive Gaby. Il s’agit d’une copie restaurée de “Histoire Officielle”, une fiction qui lève le voile sur les inexactitudes commises par le régime militaire et les disparitions forcées de milliers d’enfants enlevés à leurs parents.
Parmi les autres projections, “Tangos, l’Exil de Gardel” de Fernando Solanas, une fiction de 121mn datant de 1985 réalisée en coproduction entre l’Argentine et la France. Le Drame tourné en France aborde également le désepoir des exilés argentins de la dicture militaire, sous fond d’une mélodie triste écrite en danse du Tango sous fonds d’une musique de Carlos Gardel. Le film a déjà fait l’objet d’une première projection, le 24 mars dernier, à la Cinémathèque tunisienne.
Du cinéma argentin un peu plus récent, les cinéphiles ont pu voir deux autres productions argentines, “Les Neufs Reines” de Fabi?n Bielinsky, (114 mn, 2000) et “Citoyen d’honneur” de Mariano Cohn et Gast?n Duprat (112mn, 2016). Parmi les coproductions entre l’Argentine et l’Espagne, il y a eu la diffusion des films “Les nouveaux sauvages” de Damaian Szifron (122mn, 2014) et ” El Clan ” de Pablo Trapero (112mn, 2015).
Le public a eu l’occasion de voir dans une seconde projection “L’histoire officielle” et “El Clan”, deux chefs-d’œuvres du cinéma mondial. Les projections ont eu lieu sur trois jours, à raison de trois séances par jour, entre 15h et 21h.
Ce cycle de projection marque le début d’une nouvelle page dans la coopération tuniso-argentine. Il s’inscrit dans les objectifs futurs du CNCI qui ambitionne de faire du prochain Forum de coproduction latino arabe, un lieu d’échanges et de partenariat entre les pays de l’Amérique latine et ceux de la région arabe et africaine.