“La méprise démocratique tunisienne”, de Bourguiba Ben Rejeb

A l’approche des élections municipales (Mai 2018), le professeur de l’enseignement supérieur et ancien collaborateur à différents journaux à l’exemple du “Maghreb ou “Réalités”, Bourguiba Ben Rejeb vient de publier son dernier essai: “La méprise démocratique tunisienne” aux éditions Latrach Editions.

“Cet essai est une invitation à la réflexion à un moment crucial de la démocratie naissante tunisienne à l’approche des échéances municipales”, a fait savoir Bourguiba Ben Rejeb dans un entretien avec l’agence Tap, lundi, en marge de la séance de la signature de son livre dans le cadre de la foire internationale du livre de Tunis.

Le mot “méprise ” dans cet essai est à prendre dans le sens français exact du terme ” mauvaise-prise “, a précisé Ben Rejeb estimant que dans le jeu démocratique actuel il y’a des fils à tirer au hasard et on peut tomber sur le bon ou le mauvais fil.

Adoptant une structure circulaire, le livre se subdivise en plusieurs parties autour des enjeux actuels de la transition démocratique tunisienne à l’instar de l’éducation, la jeunesse, la relation entre religion et pouvoir, ou les médias.

Le livre ” La méprise démocratique tunisienne ” débute par des ” Déambulations en territoire révolutionnaire ” pour clore sur des ” Déambulations en rappel “. L’essai se veut, comme l’atteste l’écrivain, comme une ” promenade ” dans les trajets imprécis et complexes de l’expérience démocratique tunisienne. Le lecteur commence par découvrir les ” Itinéraires croisés et les dérégulations ” du chemin démocratique tunisien avec ” Les dérapages incontrôlés du consensus “, ” Le retour en force des médias ” et ” Les crises d’épilepsie de la gauche “.

Dans cette promenade, le lecteur fait face, ensuite, à des ” impasses “, en particulier ” Les impasses de la captation religieuse ” où il est question de s’interroger sur le pouvoir religieux et la mise en place d’une démocratie réelle. Dans ce chapitre, l’essayiste aborde la question du danger terroriste, le pouvoir syndical et l’éducation. Après les ” impasses “, le lecteur est introduit dans ” La spirale démagogique ” où il est interpellé sur la montée du ” nationalisme gigogne ” et la place d’une jeunesse actrice et meneuse de la révolution du 14 janvier mais qui se désolidarise de l’action démocratique avec seulement 3,27% de jeunes enregistrés dans les listes électorales à la veille des élections municipales 2018.

Dans une période d’incertitude et de l’affaiblissement du pouvoir central, Bourguiba Ben Rejeb clôt ses déambulations par une réflexion autour de la montée des ” théoriciens du complot ” et sur la situation du ” foot ” en mode démocratie tunisienne.

Entre jeu de mots et ton sarcastique, Bouguiba Ben Rejeb dresse un état des lieux sans concession des travers de la transition démocratique tunisienne à la veille des élections municipales 2018, une manière d’inviter son lecteur à la vigilance citoyenne nécessaire pour éviter les ” déambulations ” hasardeuses et adopter un chemin précis capable d’asseoir un système démocratique stable.