Dès l’annonce des résultats des législatives partielles dans la circonscription d’Allemagne, les acteurs politiques ont diversement réagi.
La faible participation des électeurs tunisiens (5,02%) et l’élection de Yassine Ayari par une partie infime de la communauté des Tunisiens résidant en Allemagne ont fait réagir.
Yassine Ayari, candidat de la liste Al-Amal (l’Espoir) a remporté le siège d’élu à l’Assemblée des représentants du peuple avec 284 voix. Fils du Lieutenant colonel Tahar Ayari, tombé sous les balles d’éléments terroristes lors d’affrontements à Rouhia (gouvernorat de Siliana) en 2011, Yassine Ayari a bénéficié du soutien de l’ancien président Moncef Marzouki lors de ces élections.
Les élections législatives partielles d’Allemagne sont organisées pour remplir la vacance de siège du député de la circonscription d’Allemagne Hatem Chahreddine Ferjani (Nidaa Tounes), nommé lors du dernier remaniement ministériel, début septembre dernier, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la diplomatie économique.
Le nombre des suffrages exprimés s’élève à 1301 (17 votes blanc et 8 votes nul). Les résultats préliminaires annoncés, dimanche soir, par l’Instance supérieure indépendante pour les élections se présentent comme suit:
Liste Al-Amal (L’Espoir): 284 voix (21,83 %)
– Al-Joumhouri : 11 voix (0,85 %)
– Courant Al-Mahaba : 1 voix (0,08 %)
– Appel des Tunisiens à l’étranger : 34 voix (2,61 %)
– Renaissance de la communauté tunisienne : 6 voix (0,46 %)
– Courant démocrate : 135 voix (10,83 %)
– Parti Pirate : 29 voix (2,23 %)
– Machrou Tounes : 132 voix (10,15 %)
– Voix de la Tunisie en Allemagne : 88 voix (6,76 %)
– Afek Tounes : 50 voix (3,84%)
– Mouvement Echaab : 8 voix (0,61 %)
– Al-Irtiqa (Progrès) : 4 voix (0,31 %)
– Kolna Tounes : 5 voix (0,38 pc)
– Congrès pour la République : 10 voix (0,77 %)
– Jeunes de l’avenir : 3 voix (0,23%)
– Al-Machaal (Flambeau) : 41 voix (3,15 %)
– Voix indépendante des Tunisiens en Allemagne : 78 voix (0,6 %)
– Front populaire : 42 voix (03,23 pc)
– Nidaa Tounes : 253 voix (19,45 %)
– Les jeunes de la Tunisie : 5 voix (0,38 %)
– Voix de la communauté établie à l’étranger : 6 voix (0,46 %)
– Al-Manara : zéro voix
– Attahadi (Le défi) : 6 voix (0,46 %)
– Béni Watani : 64 voix (04,92 %)
– Réseau des compétences scientifiques et économiques en Allemagne : 5 voix (0,38 %)
– Les Aigles : 1 voix (0,08 %)
Après l’annonce des résultats de ces élections partielles, les réactions des acteurs politiques étaient mitigées. Pour Imed Khemiri (Ennahdha), les conditions pour organiser des élections partielles sont différentes des élections globales du point de vue participation et nombre d’électeurs. Selon lui, le nombre réduit des bureaux de vote a influé négativement sur l’opération électorale. On ne peut pas dire que les résultats des élections partielles en Allemagne ont des incidences sur le paysage politique national, a-t-il dit.
Ghazi Chaouchi (Courant démocate) a estimé, pour sa part, que les résultats de ces élections ont soulevé la question de l’abstention des électeurs. “Un phénomène grave qu’il va falloir traiter”, estime-t-il. Selon lui, les partis politiques et précisément les partis de la coalition au pouvoir en assument la responsabilité en raison d’un discours ambigu et d’un manque de communication. Les résultats des législatives partielles constituent une “claque” aussi bien pour Nidaa Tounes que pour Ennahdha, avance-t-il. Ils sont tombés d’accord sur un seul candidat mais n’ont pas obtenu les voix suffisantes, résume-t-il.
Zied Lakhar (Front populaire) a estimé, quant à lui, que les résultats de ce scrutin reflètent une nette abstention et invitent tous les acteurs à revoir leur action politique et à tirer les leçons.
Pour Salah Bargaoui (Machrou Tounes), la leçon à tirer de ces élections est le poids réel d’Ennahdha et de Nidaa Tounes qui malgré leur alliance n’ont pas su convaincre les électeurs et les inciter à voter massivement en faveur de leur seul candidat. D’après lui, la non installation du Conseil supérieur des Tunisiens à l’étranger comme promis depuis quelque temps peut aussi expliquer les réticences des électeurs.