Une table ronde intitulée “Approche entre cinémas iranien et tunisien” a eu lieu, vendredi, à l’espace Nejmet El Medina, à Tunis, à l’initiative de l’association du centre tuniso-iranien de cinéma.
Organisée dans le cadre des quatrièmes journées du cinéma iranien, qui se poursuivent du 7 au 9 avril courant, la rencontre a été marquée par la présence de plusieurs critiques tunisiens, dont l’universitaire Kamel Wanness qui a parlé du “rôle que jouent les festivals internationaux dans le rayonnement du cinéma iranien”.
L’Iran est fortement présente dans des manifestations cinématographiques qui expriment les cultures dans leur diversité, tels que le Festival de Nantes en France, appelé “Festival des 3 Continents” et le Festival international du Film de Lucarno, considéré parmi les plus grands et prestigieux festivals de films en Suisse, qui transforme, chaque mois d’août, la ville italienne de Lucarne en une capitale mondiale des producteurs de films, a indiqué Wanness.
Selon ce critique, le public a pu découvrir, après la révolution iranienne, un cinéma qui rompt avec les idées reçues sur le fondamentalisme religieux en Iran. “Des films qui n’avaient aucune relation avec la religion et le sacré, même pas sous forme d’insinuations”, a-t-il dit.
De plus, “le cinéma iranien touche à l’humanité de l’homme en créant l’espoir chez les spectateurs et en les aidant à la cohabitation pacifique afin de surmonter les embûches de la vie de tous les jours”, a également souligné le professeur de philosophie, Moncef El-Hamdi.
La question du lien du cinéma iranien avec les causes humaines, a été évoquée par le cinéaste Anis Lassoued, qui a mentionné l’avis de beaucoup de critiques le qualifiant de “cinéma du monde” ou “cinéma réalité”.
“Le cinéma persan caractérisé par la forte présence de sujets liés à la femme et l’enfant, suit un schéma narratif simplifié qui représente la réalité du citoyen iranien”, a encore souligné Lassoued.
Cette particularité du cinéma iranien dont il parle, “a été l’un des facteurs de sa réussite”, en témoigne le film “Nahid” de Ida Panahandeh projeté, vendredi, en avant première au Colisée, qui était déjà primé dans plusieurs festivals cinématographiques internationaux.
Une source responsable à l’Association tuniso-iranienne de cinéma (ATIC), a annoncé, dans une déclaration à l’agence TAP, que “les sociétés de production cinématographique iraniennes ont manifesté leur intérêt à faire, en Tunisie, des doublages de films persans en Arabe avec possibilité de réaliser des coproductions tuniso-iraniennes.
La même source a fait savoir que bientôt sera réalisé “le projet 2000 minutes de doublage en Tunisie” en collaboration avec le cinéma iranien, une industrie très active avec près de 140 longs-métrages par an.
“Ceci devrait offrir des opportunités d’emploi pour plusieurs acteurs, techniciens et distributeurs de films en Tunisie”, a-t-il estimé.