Le juge à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, Rafâa Ben Achour, a estimé mercredi que « la bipolarité politique en Tunisie n’est pas une mauvaise chose ».
« Il n’est pas si mauvais que le débat politique se polarise entre deux pôles sans exclusion :
un pôle conservateur et un autre moderniste », a-t-il déclaré à l’agence TAP en marge d’une conférence-débat organisée à Paris par l’Association des chercheurs et enseignants tunisiens en France (ACTEF) sur « la Constitution tunisienne du 27 janvier 2014 :
deux ans après ». « La bipolarisation à tendance à donner une clarté au paysage politique national », a-t-il jugé. « Les forces politiques évoluent et l’on peut s’attendre à ce qu’une nouvelle force politique voit le jour pour introduire cet équilibre », a-t-il ajouté.
« On parle aujourd’hui d’un grand parti qui rassemblerait les différentes tendances pour qu’il y ait cet équilibre », a-t-il dit. Pour Ben Achour, l’émergence de cette force politique « est envisageable et n’est pas exclue ».
« Le rassemblement de différentes tendances est de nature à rendre le débat politique beaucoup plus clair et à favoriser l’instauration d’un paysage politique beaucoup plus visible et transparent », a-t-il ajouté.
« Les choses peuvent évoluer à l’approche des échéances électorales. Même les partis de gauche pourraient se rassembler », a-t-il estimé. Par ailleurs, Rafâa Ben Achour a fait état de la faiblesse de l’ingénierie constitutionnelle, faisant remarquer que certains textes de la Constitution sont à critiquer et ne doivent pas rester immuables ».
Tout en énumérant les dispositions qui ne sont pas encore entrées en vigueur, notamment les chapitres 5, 6 et 7, les instances constitutionnelles, le Conseil Supérieur de la magistrature, Ben Achour a estimé que « la Constitution contient différentes zones d’ombre ».