La coopération dans le domaine des forces spéciales et la coopération renforcée dans le domaine du renseignement constituent les deux priorités majeures fixées par la France et la Tunisie, a déclaré lundi à Tunis le ministre français de la Défense Jean Yves Le Drian.
La France s’engage, dans ce sens, à fournir une aide de 20 millions d’euros à l’Armée tunisienne, affectés à l’équipement des forces spéciales et au renforcement de la coopération dans le domaine du renseignement, a-t-il ajouté.
Jean Yves Le Drian s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre de la Défense nationale Farhat Horchani. Nous avons à cet égard un agenda très chargé marqué par les échanges de visites et les rencontres, en plus de la tenue de la commission mixte militaire prévue à la fin du mois en cours, a dit Jean Yves Le Drian.
Les deux ministres ont signé à cette occasion une déclaration d’intention portant actualisation de la convention de coopération établie entre les deux pays depuis 1973. « Nous avons signé une lettre d’intention consistant en une feuille de route qui nous engage pour le moyen terme ».
En accompagnement, a poursuivi le ministre français, « nous avons décidé de revoir sur le plan juridique, la convention militaire qui nous unissait depuis 1973 ». Le but étant, de l’actualiser en fonction de la nouvelle donne en Tunisie, a-t-il précisé.
« La sécurité de la Tunisie c’est, évidemment, d’abord la sécurité de la Tunisie mais c’est aussi la sécurité de la France », a-t-il soutenu avant d’ajouter « nos destins sons liés d’autant plus que nous avons été victimes au cours de 2015, d’attentats sanglants, réels sans parler de tentatives déjouées ».
Raison supplémentaire, selon le ministre français de la Défense, « de réaffirmer notre solidarité et notre engagement en matière de défense et singulièrement en matière de lutte contre le terrorisme ».
Passant en revue la coopération militaire, le ministre français a indiqué qu’en 2015, 83 actions différentes sont programmées, évoquant sa visite le matin à Bizerte où il a écouté un exposé sur les exercices des forces spéciales tunisiennes.
Il a affirmé, à cet égard, l’engagement de son pays à continuer à les soutenir. Dans ce sens, il a insisté à ce que la collaboration dans le domaine de la formation, des exercices, de la préparation et de la conduite des opérations soit exemplaire.
Par ailleurs, le ministre français a ajouté que le domaine du renseignement, essentiel pour la lutte contre le terrorisme « demande une relation d’une très grande confiance ».
« Cette coopération existe et nous avons décidé de la renforcer techniquement en identifiant les moyens nouveaux que nous serons amenés à partager dans les mois qui viennent », a-t-il dit.
De son côté, Farhat Horchani a parlé de coopération traditionnelle et de coopération dictée par la double donne politique en Tunisie ; la démocratie, d’une part, et le terrorisme de l’autre.
Si le premier niveau de coopération englobe la formation dans les écoles militaires, la santé militaire et l’échange de visites, le deuxième volet porte, sur la formation des forces spéciales et le renseignement, objet, de la visite du ministre français en Tunisie, à la tête d’une délégation de hauts cadres militaires.
Farhat Horchani a assuré que la Tunisie a franchi des pas importants au niveau de la formation d’une nouvelle catégories de militaires capables de combattre le terrorisme qui, en plus d’une formation d’appoint, nécessite des équipements spéciaux. Il a annoncé le projet de création d’un deuxième Groupe des forces spéciales (GFS) après celui de Menzel Jemil en partenariat avec la France (dans le domaine de la formation).
En réponse à une question sur l’adhésion de la Tunisie à la coalition internationale de lutte contre « l’Etat Islamique » (Daech), Farhat Horchani a tenu à préciser que cette adhésion n’est pas nouvelle et qu’elle existe de facto. Récemment, à New York cette adhésion a été annoncée de façon formelle par le chef du gouvernement, a-t-il dit.
Et d’ajouter « nous allons bien réfléchir sur ce que peut donner la Tunisie dans le cadre de cette coalition », citant particulièrement la contribution pouvant être fournie au niveau du renseignement qui, selon le ministre, doit être transnational en plus d’une contribution dans le domaine médical.