“Klee, Macke, Moilliet-Tunis 2014”, l’oeuvre, l’amitié et la vie de ce trio d’artistes peintres s’exposent pour la première fois au Musée du Bardo de Tunis du 29 Novembre 2014 au 14 février 2015.
Anne Schaffroth, la commissaire de l’exposition et historienne muséale, ayant à son actif une quinzaine d’expositions sur différents thèmes à travers l’Europe, parle, dans une interview accordée à l’agence TAP, de l’exposition et du choix du Musée du Bardo pour abriter l’exposition.
Le public tunisien aura ainsi la possibilité de revoir au Bardo, les œuvres des maîtres de l’aquarelle, le suisse allemand Klee, l’allemand Macke et le suisse Moilliet, qui refont, cent ans après, leur voyage en Tunisie. Le musée du Bardo figure dans les notes du journal intime de Klee, datant du 19 avril 1914, sur le Départ de Tunis”, explique la commissaire, dont la fascination pour ces peintres a commencé pendant ses études sur l’histoire de l’art et de l’architecture et sa première recherche en Tunisie en 1994.
La lecture du journal intime de Klee montre qu’il avait visité le musée du Bardo. L’objectif de cette exposition est de revisiter encore une fois cet espace pour y exposer des oeuvres et des cartes postales illustrant des mosaïques des années 10 et 20, trouvées dans la succession de Moilliet. Elle fait aussi état de cinq oeuvres de Klee, sept pour Macke et une vingtaine d’œuvres pour Moilliet. Les œuvres seront exposées, durant trois mois, au musée du Bardo.
“L’exposition ne sera pas mono-thématique, ni monographique et sûrement pas chronologique”, dit-elle en parlant de l’exposition.
“Il s’agit d’un mélange subtil qui tient compte des formats et des couleurs. C’est une invitation à un voyage visuel”, note la commissaire de l’exposition.
Des parois, utilisées comme supports, permettront d’investir l’espace aménagé à cet effet au musée du Bardo et de créer ainsi une nouvelle vision chez le visiteur. “J’aimerais réveiller, visualiser l’histoire de l’art mais aussi l’histoire d’une certaine époque en Tunisie”.
Le lien entre les oeuvres et le lieu (le musée du Bardo) a été conçu suite aux recherches faites par la commissaire sur la maison louée par “Jeggi” un médecin suisse résidant à Tunis depuis 1908, hôte des peintres à Rue Mbarek à Tunis. Klee note son nom dans son journal intime.
Pour la commissaire, la conception d’une exposition sur ce trio d’artistes à Tunis, diffère d’une exposition à Paris ou à Berlin. “Nous n’avons pas le même public. C’est moins virtuel car nous sommes dans le pays où les artistes ont fait le voyage, thème de l’exposition”.
Généralement, il est difficile d’obtenir des prêteurs au centre Paul Klee, à Düsseldorf, à Munich et autres musées européens la permission d’exposer les oeuvres deux ou trois fois par an, car ils sont délicats au contact avec la lumière. Toutefois, Shaffroth a relevé le défi. Elle a pu avec le restaurateur au Bardo créer un climat optimal dans la salle d’exposition.
En marge de l’exposition, une version courte (38 mn) d’un film documentaire d’une heure et demi, avec une traduction française, sur le voyage de Paul Klee sera diffusée.
Le film, commenté par des historiens, a déjà été diffusé, une première fois, lors de l’exposition de Berne.