Un groupe de magistrats tunisiens ont débattu avec des juges internationaux de l’opportunité et de l’importance de fixer des règles de conduite et de déontologie professionnelles pour asseoir l’indépendance du juge et mettre ce dernier à l’abri des interventions et interférences politiques, gouvernementales et économiques.
Un colloque s’est tenu mardi et mercredi à cette fin à Tunis. Selon le directeur du bureau de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime à Tunis (ONUDC), Thierry Rostan, cette rencontre s’inscrivait dans le cadre du programme de développement des qualifications des magistrats, notamment pour ce qui est de la nécessaire indépendance de la magistrature.
Elle vise à mettre en place une charte déontologique des professions judiciaires, avec la participation de deux juges respectivement français et canadien et de deux chargées de mission de l’ONU.
L’indépendance des juges, a déclaré la chargée de mission française de l’ONU, Marie Grandjouan, s’appuie sur un canevas général régi par une constitution démocratique, celle d’un Etat de droit. Elle a aussi pour socle un certain nombre de conditions morales, matérielles et sociales.
Plusieurs magistrats présents ont souligné, lors du débat général, que l’indépendance du juge obéit à un certain nombre d’exigences, à savoir: respecter l’éthique de la profession, avoir été recruté sur la base de la compétence et formé selon les normes internationales et justifier d’une expérience suffisante, en plus de conditions structurelles, dont l’autonomie du Conseil supérieur de la magistrature.
Le colloque a été organisé dans le cadre de la coopération entre la Tunisie et l’ONU sous l’égide du Centre d’études judiciaires et juridiques, de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et du ministère de la Justice.