Les résultats du projet tuniso-allemand “Le patrimoine architectural en Tunisie: sauvegarde et mise en valeur” lancé du mois de mars 2012, seront présentés dans le cadre d’une conférence qui se tiendra le 3 décembre 2013 à Tunis, et qui sera ouverte par le ministre de la culture, Mehdi Mabrouk. La veille, une excursion est prévue le 2 du mois à Mesti, Ain Tounga et Testour.
Ces lieux de mémoire ont été les trois sites représentatifs sur lesquels a travaillé, durant une année, un groupe d’experts tunisiens et allemands pour mieux mettre en valeur le riche patrimoine architectural en Tunisie.
Au bout de ce travail qui a touché d’autres régions du Nord-ouest tunisien, l’équipe du projet a formulé des mesures à prendre à court et à moyen terme sur les trois sites mais aussi d’une manière générale pour tout projet concernant le patrimoine architectural. Ces recommandations seront présentées aux autorités tunisiennes.
Ayant vu le jour suite à la visite de la ministre d’Etat allemande Cornelia Pieper en Tunisie (11 mars 2012), le ministre tunisien de la culture Mehdi Mabrouk, a exprimé son souhait de faire élaborer une expertise tuniso-allemande recommandant des mesures à prendre pour sauvegarder le patrimoine architectural en Tunisie.
L’objectif du projet consiste à formuler des recommandations aux autorités tunisiennes et proposer des mesures pour la préservation du patrimoine architectural et son utilisation à des fins culturelles et éducatives, et ce, avec la participation d’experts, archéologues, architectes, urbanistes travaillant dans les domaines de la conservation et de restauration des monuments historiques, de l’architecture, de l’aménagement urbain et des paysages, de l’environnement, du management touristique, de la pédagogie muséale et des arts.
Il permettra de placer les mesures de restauration déjà réalisées ou en cours de réalisation dans le cadre le plus large de la conservation du patrimoine architectural tunisien et complétera, ainsi, les travaux de restauration engagés dans les sites archéologiques.
Le projet a démarré, au mois de décembre 2012, par une visite de terrain de Tunis au Kef, en passant par Chemtou et jusqu’au parc national de Feija, effectuée par un groupe d’experts tuniso-allemand, pour arrêter les sites sur lesquels porteront les recommandations.
Le choix a été porté sur le nord-ouest tunisien, une région pilote riche en monuments de toutes époques depuis l’antiquité jusqu’à l’époque moderne, peu connus des experts et du grand public. En effet, trois sites sur la route de Tunis à El Kef ont été retenus pour ce projet: Testour, Ain Tounga et Musti.
Située au sud ouest de Tunis la capitale, la ville de Testour est connue pour sa grande mosquée bâtie durant le premier tiers du XVIIème siècle, ses ruelles et ses maisons de plus de 600 ans qui font d’elle l’une des villes les plus anciennes de Tunisie. A une quinzaine de kilomètres, et non loin du site Dougga, se trouve le site archéologique de Ain Tounga dont les vestiges les plus impressionnants consistent en des restes d’une forteresse byzantine. Quant au site antique de Musti, il est situé près du village d’El Krib au nord-ouest. Son arc de triomphe-est a connu en 1967 des travaux de restauration qui ont duré dix sept mois, menés par l’institut national d’art et d’archéologie, Inaa (aujourd’hui INP).
Il est à noter que dans le cadre de ce partenariat conclu entre l’Allemagne et la Tunisie, l’Institut Archéologique Allemand a accordé une attention particulière à la formation des jeunes archéologues tunisiens.
L’Institut Archéologique Allemand (DAI) s’est consacré depuis de nombreuses années, par le biais de la section de Rome, à l’étude de deux sites en Tunisie: Carthage (depuis 1974) et Chimtou, l’antique Simitthus dans le gouvernorat de Jendouba (depuis 1966).
Quant au rôle du Goethe Institut dans ce projet, il consiste à faciliter le processus pour l’élaboration des suggestions d’action. La mise en oeuvre des mesures identifiées sera ensuite assurée par les autorités et institutions tunisiennes compétentes et leurs partenaires experts allemands.