La Tunisie obtient 7,91/10 au niveau l’ICDE (Carte des droits de l’enfant 2014)

La Tunisie a obtenu une note de 7,91/10 au niveau de l’Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant (ICDE) réalisé par l’ONG internationale Humanium et publié dans la carte des droits de l’enfant 2014, parue le 18 novembre 2013.

Cette note attribuée à chaque pays entre 0 et 10 permet de témoigner du niveau de respect des droits de l’enfant et permet également de mettre en couleur la situation des enfants dans le monde. En Tunisie, la couleur de la situation des enfants est orange.

Cette couleur caractérise les pays ayant des problèmes sensibles notamment au niveau de l’application et du respect des droits de l’enfant. Humanium reconnaît qu’en matière de protection de l’enfance, la Tunisie est dotée d’un dispositif juridique et institutionnel qui suscite la satisfaction des organisations internationales oeuvrant dans le domaine.

Toutefois, l’ONG souligne que ces acquis nécessitent d’être renforcés davantage. La pauvreté figure parmi les principaux problèmes rencontrés par les enfants en Tunisie qui enregistre un taux de pauvreté de plus de 24 %. Le revenu national brut (RNB) par habitant n’est que de 3720 dollars contre par exemple 43 990 dollars en France.

Le document note que la pauvreté touche plus particulièrement les régions de l’ouest du pays, faisant remarquer que “la situation des enfants est énormément tributaire de la situation économique du pays”. S’agissant du droit à la santé, le rapport souligne que bien que la Tunisie ait accompli de nombreux progrès en la matière, la santé des enfants reste un problème d’actualité dans ce pays. Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans s’élève à 21 %.

Par ailleurs, face à la crise institutionnelle et révolutionnaire touchant la Tunisie en 2011, de nombreux citoyens, accompagné de leurs enfants, ont fuit la Tunisie vers “l’idéal européen”, principalement l’Italie et la France. Cependant, et toujours selon la même source, “ces derniers n’ont pas toujours reçu l’accueil attendu, et ont dû vivre dans des situations déplorables avant d’être, le plus souvent, rapatrié dans leur pays”. Humanium indique que les ressortissants tunisiens ont subi la forte hostilité allant parfois jusqu’à la violence des autorités des pays d’accueil. “Ils ont vécu dans la rue sans ressources en attendant que ces pays décident de leur sort”, ajoute la même source.

Les enfants qui accompagnaient leurs parents ont du vivre cette horrible situation qui constituent, sans aucun doute, de véritables violations des droits de l’enfance tels que le droit à un environnement sain et stable, le droit à l’éducation, le droit à la santé … estime l’ONG.
Parallèlement, la Tunisie a accueilli une large population de réfugiés au sud-est du pays. Les camps de transit de Ras jedir ont été édifiés par l’UNICEF en Tunisie pour accueillir les personnes victimes du conflit en Libye. Cependant, dans ces camps, les familles, et notamment les enfants se sont trouvés exposés à de nouvelles agressions.

Ainsi, des écoles et espaces adaptés aux enfants ont été détruits et pillés exposant leurs résidents à des oppressions supplémentaires.

Un grand nombre d’enfants se sont retrouvés seuls et séparés de leur famille. Concernant la violence exercée sur les enfants, le rapport mentionne que bien que la législation tunisienne ait récemment interdit toutes formes de châtiments corporels envers les enfants, ce type de punition reste assez fréquent en Tunisie.

Le rapport précise que dans le cadre familial, mais également en milieu scolaire, cette violence est bien réelle et reste un véritable problème en Tunisie.

Pour ce qui est de la liberté d’expression, elle est également garantie par la loi, mais au niveau pratique les médias sont extrêmement contrôlés et les défenseurs des droits humains bien souvent emprisonnés.

Ces restrictions empêchent les enfants d’exercer leur droit à l’information et de s’exprimer librement, ce qui constitue une violation de l’article 13 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Selon le rapport, aucun pays du Moyen Orient et de l’Afrique du nord n’est au vert.

Les petits yéménites et mauritaniens sont dans une situation très grave, où la quasi totalité de leurs droits fondamentaux sont violés. L’Irak, l’Egypte et la Libye sont au rouge (situation difficile). La situation des enfants en Syrie s’est considérablement détériorée en raison du conflit, souligne le rapport. Plus de sept mille enfants auraient trouvé la mort depuis le début de la guerre.

Le peloton de tête du classement mondial des pays respectant le moins les droits de l’enfant est d’ailleurs constitué de 10 pays africains (en noir situation très grave) : Somalie (0,14/10), République Démocratique du Congo (3,83/10), République Centrafricaine (1,98/10), Tchad (0,05/10). Le Canada (8,95), le Chili (8,91) ainsi que l’Uruguay (8,55) disposent d’un indice supérieur à 8 sur 10 (couleur verte).

Viennent, ensuite l’île d’Antigua-et-Barbuda et Panama (en jaune situation plutôt bonne). Humanium est une ONG internationale de parrainage d’enfant qui oeuvre à mettre fin aux violations des droits de l’enfant dans le monde.