Tunisie – Economie : La révolte des affamés !

Limiter les découverts ou ce que nous appelons communément «le rouge» dans les banques tunisiennes serait de l’intox, prétend la Banque centrale de Tunisie (BCT). Il n’empêche, ce sont les banques qui ont la main sur la gâchette du rouge pour les fonctionnaires de l’Etat. Maitres à bord, elles peuvent dégainer tout comme elles peuvent préférer ranger leur… «argent». Il serait donc de plus en plus difficile pour ceux ou celles qui ne bénéficient pas d’une autorisation spéciale de compter sur un dépassement des montants plafonnés au sein de leurs banques respectives: manque de liquidités et de visibilité oblige. L’heure est donc à la prudence.…

Ilyes Fakhfakh, ministre des Finances, a d’ailleurs rappelé dans une intervention sur Shems FM que tout ce qui touche la politique monétaire est du ressort de la Banque centrale. Quoiqu’au vu des difficultés que traverse le pays, il va falloir prendre des mesures d’austérité. «Nous allons devoir réduire les dépenses de l’Etat d’au moins 5% et réviser la gestion des fonds publics y compris le système de compensation».

Donc, pour avoir pris entre autres mauvaises décisions celles de recruter près de 44.000 agents administratifs dont des contractuels qui ont fait grimper les dépenses publiques. Pour avoir quadruplé voire quintuplé le nombre des hauts commis de l’Etat au rang de conseillers, secrétaires d’Etat, ministres conseillers et ministres, le peuple doit trinquer.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le déficit budgétaire primaire se creuse de plus en plus, les ressources courantes de l’Etat n’arrivant plus à couvrir ses dépenses courantes.

Le solde primaire est par conséquent déficitaire de 3,2% du PIB. L’échec des négociations entre la Troïka et le quartet n’est malheureusement pas de bon augure. Et alors que les uns et les autres s’accusent d’avoir fait échouer les négociations, nous assistons à un repli des organisateurs qui ont supervisé le dialogue national dans leurs «quartiers» pour décider de la marche à suivre.

L’UGTT a déjà appelé, dans un communiqué, à des rassemblements publics et à des manifestations dans toutes les régions et touchant tous les secteurs dans l’attente d’une grande marche pacifique. On prévoit des marches pacifiques ce jeudi 26 à Jendouba, Sfax, Mahdia et au Kef.

L’UTICA, pour sa part, entame dès cette semaine une série de réunions avec ses représentants par secteur et par région ainsi qu’avec les groupes les plus importants pour mettre en place une stratégie lui permettant de faire face à une très possible dégradation de la situation socioéconomique en Tunisie.

L’article complet sur WMC