Des formations politiques et acteurs de la société civile participant à la conférence nationale contre la violence et le terrorisme ont regretté le retrait de certains partis des travaux de la conférence, qui se tient les 18 et 19 juin, à Tunis.
Ce retrait, regrette Nidaa Tounes, traduit la poursuite de « la politique de la fuite en avant » et dénote d’un manquement aux engagements convenus voire d’un rejet prématuré de la charte nationale qui sera annoncée mercredi.
Nidaa Tounes impute la responsabilité de ce qu’il qualifie d’«échec du processus de transition démocratique et de l’amplification des actes de violence et de terrorisme » aux formations politiques qui se sont retirées en raison, a-t-il dit, de l’« absence d’une volonté politique claire pour dénoncer la violence et rompre avec la multiplication des cas d’impunité ».
Le mouvement affirme qu’il poursuivra sa participation aux travaux des ateliers de la conférence pour l’élaboration d’une charte nationale contre la violence et le terrorisme. Pour sa part, le Front populaire a estimé que le retrait du mouvement Ennahdha de la conférence nationale contre la violence et le terrorisme, « sans raison valable», reflète l’absence d’une volonté politique de la Troïka au pouvoir d’assumer sa responsabilité vis-à-vis du pays, du peuple et de l’Etat.
Dans une déclaration rendue publique mardi, le Front populaire soutient qu’il défend, dans le cadre de cette conférence, « l’impératif de dévoiler toute la vérité sur l’assassinat de Chokri Belaid et de faire de la journée du 6 février chaque année, une journée nationale de lutte contre la violence et le terrorisme. Le Front populaire appelle également à dissoudre les ligues de protection de la révolution, et les milices armées et à élaborer une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme.
De son côté, le parti Ettakatol a déploré les « problèmes d’organisation» qui ont marqué l’ouverture de la conférence, formant l’espoir de voir les travaux de mercredi couronnés par la proclamation d’une charte consensuelle ayant l’aval de tous les protagonistes politiques. Dans une déclaration à l’agence TAP, le porte-parole d’Ettakatol Mohamed Bennour s’est dit confiant en la capacité des organisateurs de parvenir à apaiser la tension après l’incident survenu à l’ouverture des travaux.
Le président de l’Institut arabe des Droits de l’Homme (IADH), Abdelbasset Ben Hassen, un des organisateurs de la conférence, a souhaité que l’incident qui a émaillé la séance matinale, n’ait pas été provoqué intentionnellement. J’espère aussi que les partis qui se sont retirés de la conférence n’avaient pour dessein de la faire échouer, a-t-il ajouté. Il a appelé, dans ce sens, les partis qui se sont retirés à revoir leur position et à adhérer au processus de lutte contre la violence.
La séance d’ouverture de la conférence contre la violence et le terrorisme a été marquée par un climat de tension alimenté par la présence du président de l’Association centriste pour la sensibilisation et la réforme (association de promotion de la vertu et de réprobation du vice – Al-Amr Bil Maarouf Wal Nahiou Ala Al- Monkar), dont la présence a été déclarée indésirable par les participants au Congrès.
Sept partis dont le Mouvement Ennahdha et le Congrès pour la République (CpR) se sont retirés des travaux de la conférence nationale contre la violence et le terrorisme, pour protester contre « des pratiques d’exclusion » exercées par certaines parties prenantes. Les cinq autres partis à s’être retirés sont le parti de la Réforme et du Développement, le parti Républicain Maghrébin, le Mouvement national de la Justice et du Développement, le parti Al-Amen et le parti de la Culture et du travail.
Le Congrès national contre la violence et le terrorisme qui se poursuivra pendant deux jours, en présence des représentants de la société civile, des formations politiques et des défenseurs des droits humains devra conclure à la proclamation d’une charte contre la violence et le terrorisme et d’une deuxième contre la violence faite aux femmes.