Placée sous le signe de la diversité et l’interculturalité, la section “Cinéma du monde” sans son ouverture et ses expressions les plus généreuses, a permis aux cinéphiles de découvrir lors des JCC 2012 trois oeuvres récentes du cinéma contemporain de Chine.En dépit de la diversité des thèmes abordés, trois longs métrages ont été sélectionnés pour montrer les multiples possibilités d’appréhension de la réalité à travers des récits différents qui viennent rappeler à quel point la révolution culturelle de la Chine dans les années 60 et 70, avait contribué à la libération d’un large potentiel de renouvellement et de désir d’expression.
Issus tous de Beijing Normal university, les cinéastes de tranches d’âge diverses ont montré cependant les mêmes soucis: la souffrance, l’amour et les tendresses du monde, dans des styles et des esthétiques diverses.
Le plus aîné de tous, Zhang Yimou, né en 1951, de “la cinquième génération”, a été présent cette année à travers le mélodrame “Under the hawthorn tree” (2010)”. Ce grand réalisateur, scénariste, producteur et acteur raconte dans son oeuvre une romance entre une jeune femme et un jeune homme de différentes origines sociales pendant la révolution culturelle de la Chine. Ce film est en fait l’une des oeuvres qui témoignent du cinéma chinois moderne centré sur les émotions des personnages mais aussi porteur de certaines croyances: celle de l’homme en la liberté de chacun.
Cela dit, la croyance de l’homme en la vie, est soulignée dans le deuxième film d’aventure “Paradis de l’océan” (2010) de Xue Xiaolu. Cette cinéaste, bénévole depuis 14 ans dans une organisation associative pour les enfants autistes part de cette réalité même pour faire ce film. Une fiction qui brosse l’histoire d’un père souffrant d’un cancer en phase terminale mais qui s’efforce de veiller à ce que son fils autiste soit pris en charge après son départ. La particularité de ce film émouvant c’est qu’il marque de près l’auteure mais qui a touché en premier le public.
Au delà de l’esthétique exotique, la splendeur des décors et la joliesse particulière de la musique chinoise, le film d’auteur “Hello Mr Tree” de Jie Han, -jeune cinéaste né en 1977-, dépeint quant à lui, le récit d’un villageois qui passe tout son temps juché sur un arbre de son village. Nombreux n’ont pas bien compris l’histoire, bien qu’elle soit amusante. Mais dans la culture chinoise, l’arbre est plus qu’un symbole, c’est un contenu en lui même.
Le récit de cet homme maladroit perché sur l’arbre, pourrait en fait signifier ce retour à la racine, comme l’affirme “le sage chinois” Lao Tseu : “Faire retour à la racine, c’est être serein, c’est retrouver le destin”.
Di/TAP