Le vote des femmes sous influence familiale ou tribale !

La mission d’observation “genrée” des élections de l’Assemblée Constituante a constaté, lundi à Tunis, dans son rapport préliminaire, «une participation massive des femmes» de tout âge et de toutes catégories socioprofessionnelles.

«L’effet de l’appartenance familiale et même tribale n’est pas exclu pour ce qui est du vote des femmes bien que les électrices aient le plus souvent voté en tant qu’individu» relève le rapport qui estime toutefois qu’il est difficile d’évaluer si certaines femmes ont fait un choix réel et individuel ou ont voté “sous influence familiale”.

La mission a été menée par un collectif d’ONG membres de l’observatoire national des élections (LTDH, ATFD et AFTURD), en partenariat avec “Gender Concerns International” (GCI), une ONG spécialisée dans le contrôle des élections, les questions de paix de sécurité et de développement selon l’approche genre.

Lors d’une rencontre de presse, Sabra Bano, chef de la mission d’observation, a indiqué que l’objectif de cette mission est d’observer les inégalités et les discriminations vis-à-vis des femmes lors du processus électoral que ce soit lors du scrutin ou encore pour ce qui est de la gestion et de l’organisation de l’opération électorale elle-même.

La mission d’observation a été menée dans cinq circonscriptions du grand Tunis (Tunis 1 et 2, La Manouba, L’Ariana et Ben Arous) ainsi que dans les circonscriptions de Gafsa, Sidi Bouzid, Jendouba, Bizerte et Sfax 1 et 2.

Le rapport préliminaire relève également “un malentendu dans l’application des décisions de l’ISIE” pour ce qui est de l’accompagnement dans le bureau de vote des électrices analphabètes. La question est d’autant plus importante qu’elle concerne le tiers des femmes tunisiennes.

Ce malentendu, précise le rapport a privé certaines femmes de leur droit de vote et risquait d’augmenter le nombre de bulletins blancs ou nuls. Le rapport cite le cas de Fernana (Jendouba) où 71 bulletins ont été déclarés nuls sur 227, soit le tiers.

Au niveau de l’organisation même des élections, la mission d’observation “genrée” a relevé que les femmes représentent au maximum le tiers des observateurs. Les représentants des partis politiques étaient dans une grande majorité des hommes.

Ce fait a été aussi relevé au niveau de certaines missions d’observateurs internationaux dont celle des observateurs arabes qui ne compte qu’une seule femme parmi ses 16 membres.

La mission d’observation genrée se compose de 36 observatrices nationales et de 7 observatrices internationales. Elle contribuera à une mission similaire lors des législatives au Maroc prévues le 25 novembre prochain.

(Source: TAP)