Tunisie : Comparution des assaillants présumés de l’ambassade américaine devant le Tribunal

Les assaillants présumés de l’ambassade américaine à Tunis comparaissaient ce mardi devant la 14ème chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis. Cette audience devait être consacrée aux plaidoiries de la défense.

Vingt salafistes jihadistes sont impliqués dans cette affaire, dont neuf comparaissaient en état de détention et onze en liberté provisoire. Plusieurs chefs d’inculpation sont retenus contre les prévenus : constitution d’une bande de malfaiteurs, dégradation de la propriété immobilière d’autrui, violences graves et entrave à la circulation et à la liberté de travail.

Les faits remontent au vendredi 14 septembre 2012. Ce jour là, des incidents avaient éclaté aux alentours et dans l’enceinte de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Tunis où des manifestants s’y étaient rendus en masse pour protester contre la diffusion d’une séquence d’un film américain offensant pour l’Islam, “The innocence of Muslims”.

Les manifestants, appartenant en majorité à la mouvance salafiste, ont attaqué l’ambassade américaine, arraché et brûlé le drapeau américain et mis le feu à des bâtiments de l’école américaine, située non loin de là. Quatre manifestants sont morts et 49 autres ont été blessés à la suite des heurts survenus lors de cette manifestation.

Un membre du collectif de défense des accusés, Me Khaled Krichi, a déclaré à l’agence TAP lors de l’audience qu’une requête sera présentée à la cour pour traduire les inculpés devant une juridiction correctionnelle. D’après lui, les incidents devant l’ambassade américaine «n’avaient qu’un caractère pacifique».

Me Krichi appelle à ce que les inculpés soient déférés en vertu de la loi n°69-4 du 24 janvier 1969 réglementant les réunions publiques, cortèges, défilés, manifestations et attroupements.

Pour lui, les accusations retenues contre ses clients se basent sur des « considérations purement politiques ». Les accusés, a-t-il dit, n’ont fait qu’exprimer leurs idées politiques hostiles au film attentatoire à l’Islam et opposées à la politique américaine qui soutient l’entité sioniste. Pour la défense, c’est l’usage excessif de la force par les policiers qui a incité les manifestants à réagir et leur a valu des poursuites judiciaires.