Hassen Doss à l’Accropolium : un ténor tunisien à la voix d’or

Loin des grands orchestres et les armadas de musiciens et d’instruments, avec seulement un piano, du chant et une guitare, le ténor Hassan Doss présente son premier concert en Tunisie.

Le jeune ténor tunisien a donné, vendredi soir, sur la scène de l’accropolium de Carthage un concert digne des plus grands ténors italiens. Ce concert est le deuxième des quatre spectacles programmés au premier «Rotary Music Festival», initié par le Rotary Club Sidi Bou Said, dont les entrées sont exclusivement destinées à des oeuvres caritatives dans la région.

Voix et charisme d’un ténor Tunisien

Dans son concert, Doss fait un mariage unique entre opéra et flamenco et adapte sa voix aux différens genres musicaux. Accompagné de la pianiste Sinda Elatri, tunisienne vivant à Paris, il interprète notamment “Con te partiro” du ténor italien, Andrea Bocelli et “Caruso” du grand Pavarotti.

En plus du chant lyrique, Doss s’aventure sur les mélodies flamenco et se fait accompagner d’un guitariste pour chanter merveilleusement bien “Grenada”.

Le spectacle est composé de quatre parties où il chante, outre le chant lyrique et le flamenco, des chansons napolitaines, pleines de joie, des airs d’opéra et un extrait de l’Opera carmen. “Chanter du flamenco dans un concert classique, n’est pas une chose qui se fait assez souvent”, confie le jeune Ténor à Tap à l’issue de son concert. A sa voix en or s’ajoutent son charisme naturel et son aisance sur scène. Il maîtrise sa voix et se monre polyglotte. Il se déplace aisément de l’italien vers l’espagnol et le français et même l’allemand qu’il “chante également”.

Hassen Doss, plein d’énergie et de courage, intrigue avec sa voix et sa capacité à varier les genres. Faire simple et beau n’est pas chose facile. A l’entendre, on ne doute pas de le voir franchir, aussitôt, les portes de la célébrité pour une carrière internationale. Sa prestation lui a valu une longue standing ovation de la part d’un public venu nombreux assister à la naissance d’un artiste pas comme les autres. Après “Chatha” qui l’a introduit au public tunisien, ce premier concert en Tunisie, est une étape que Doss qualifie de “l’après début”. Pour un premier contact, il commence par interprèter des chansons soft pour enfin donner à son public un avant-goût de ce qu’il veut lui faire entendre, l’Opéra Carmen.

Hassen Doss et le rêve de l’Opéra Carmen

Hassen rêve mais il rêve grand. “Je rêve de faire l’Opéra Carmen avec une grande mise en scène”.

Pour son premier concert, il fait monter ses amis musiciens et chanteurs lyriques sur scène et les présente un par un. Une générosité dans la voix et dans le cœur. “J’ai appris cela de mes professeurs.. c’est un plus pour moi afin d’enrichir mon concert”, estime notre ténor.

A l’inverse de plusieurs artistes qui s’installent en Europe où il est bien sollicité, Hassan Doss a “choisi de faire contre courant” et de revenir “à sa Tunisie”. Il est de retour après deux ans passés à Munich (Allemangne) pour perfectionner sa voix et participer à des productions dans ce pays, ce qui lui «a ajouté l’esprit d’organisation et une évolution au niveau de la voix ».

Avant ce premier concert en Tunisie, Doss a été l’invité de Riadh Fehri au Festival de Carthage 2014 où il a interprété la chanson napolitaine “Funiculi Funicula”. «Aujourd’hui on peut parler d’Opéra en Tunisie”, estime, avec beaucoup d’assurance, le jeune ténor qui est accompagné d’ “une équipe cent pour cent tunisienne”, dit-il. Heureux de voir le public debout pour l’ovationner à la fin du spectacle, Doss s’exclame émerveillé “c’est un grand honneur pour moi”.