Nora, 15 ans, domiciliée dans un quartier d’Avignon (France) a quitté sa famille, jeudi 23 janvier 2014, pour le jihad en Syrie.
Avec 550 euros en poche, la lycéenne aurait pris un train jusqu’à Paris puis un avion le vendredi 24 janvier pour la Turquie.
Fouad, son grand-frère, ancien militaire de l’armée française, signale sa disparition et porte plainte pour enlèvement auprès de la police, et très vite l’enquête est confiée conjointement à la sous-direction anti-terroriste, à la direction centrale du renseignement intérieur et l’antenne de la police judiciaire d’Avignon.
Nora, qui rêvait comme toutes les filles de son âge, de devenir médecin, aurait exprimé à ses amis son intention d’aider les blessés et les enfants syriens.
Depuis septembre 2013, Nora s’était mise à porter un jilbab, lui couvrant les cheveux et tout le corps. Elle avait radicalisé son comportement, avec un fort absentéisme à l’école. Les parents, musulmans pratiquants, pensaient que leur fille était en pleine crise d’adolescence.
Cependant, en menant son enquête, Fouad découvre que sa sœur était en contact avec des personnes en région parisienne apparentées au djihad et qu’elle postait sur son compte Facebook des vidéos de femmes appelant au djihad en Syrie.
Nora a téléphoné deux fois à sa famille depuis son départ. «Je vais bien, je mange bien, j’ai de bons amis. Ne vous inquiétez pas pour moi. Je ne veux pas rentrer en France», a-t-elle dit.
Dimanche 26 janvier 2014, sa famille reçoit un coup de téléphone de Syrie. L’interlocuteur demandait leur fille en mariage. «On nous a expliqué que cela pouvait se faire immédiatement par téléphone», raconte Fouad, au quotidien La Provence.
Les parents se sont fermement opposés à cette demande. Depuis, plus de nouvelles. “Nous ne pouvons plus la joindre sur son portable”.
Fouad, avec l’équipe de la chaîne de télévision France 2, a décidé de suivre les traces de sa sœur pour tenter de la retrouver.
Nora n’est pas la seule à partir en Syrie combattre le régime de Bachar Al-Assad. Ils seraient 700 Français impliqués de près ou de loin dans la guerre ou l’envoi de jihadistes en Syrie.
Selon sa famille, Nora ne doit pas être traitée comme une djihadiste mais comme la victime d’un réseau très organisé et professionnel.