” La participation de la femme tunisienne à la vie politique et sa présence dans les postes de décision restent en deçà des attentes, ont confirmé mercredi les participants au débat organisé par le forum social mondial qui se tient depuis hier à Tunis.
Un appel pour la constitutionnalisation du principe de l’égalité entre les sexes, la ratification des conventions relatives aux droits des femmes, la levée des réserves sur le CEDAW, la diffusion d’une culture des droits humains et l’encouragement des gouvernements au respect des valeurs de citoyenneté et du droit à la différence, a été lancé par les différents intervenants lors d’un atelier intitulé “Le nouvel ordre mondial et le mouvement féministe : citoyenneté ou démission?”, organisé à l’initiative de l’organisation arabe pour le développement et l’empowerment national (TAMKEEN).
L’universitaire Naima Nessiri a affirmé que les statistiques montrent que les femmes n’ont pas atteint le stade d’une représentativité équitable dans les postes de décision, citant l’exemple de la composition du gouvernement où on ne compte qu’une seule femme ministre en charge des affaires de la femme, parmi les 37 ministres.
Les défaillances au niveau de la participation de la femme à la vie politique s’expliquent, selon l’intervenante, par des handicaps culturels ayant trait à la nature conservatrice de la société arabe.
L’intervenante cite aussi des raisons d’ordre politique dont la dictature et l’atteinte aux droits humains. On relève aussi des raisons inhérentes à la femme elle-même accablée par les charges domestiques et les responsabilités familiales qui entravent son accès aux postes de décision, a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne l’adhésion féminine à l’action associative, l’universitaire a précisé que depuis la révolution, le nombre d’associations féminines a augmenté précisant toutefois que ces associations sont plutôt à vocation sociale et économique et s’intéressent rarement à la vie politique.
Evoquant “Les rôles des femmes dans les révolutions arabes”, Dr. Amel Grami, universitaire a expliqué que les femmes arabes ont contribué à la réussite des révolutions et à la chute des dictatures citant la contribution des femmes bloggeuses qui ont participé, par la parole, à la lutte contre l’injustice.
“Les femmes devraient faire face à plusieurs défis, dont la marginalisation et leur instrumentalisation par certains partis”, a t-elle averti.