Le tourisme alternatif pour sauver la destination Tunisie

“Le tourisme tunisien est malade, il faut développer d’autres alternatives pour le pérenniser”. C’est ce que préconise Wahid Ibrahim, ancien directeur général à l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), lors d’un symposium organisé, ce jeudi 9 février à Tunis par l’Institut des hautes études touristiques (IHET) de Sidi Dhrif.

“La crise dont souffre le secteur touristique est structurelle, elle date depuis des années et la révolution du 14 janvier n’a fait que tourner les yeux vers les maux du secteur”, a-t-il expliqué.

Selon M. Ibrahim, “l’activité touristique en Tunisie, dont l’histoire remonte à 50 ans, s’est contentée, jusque-là, de la monoculture touristique (tourisme hôtelier, balnéaire). Ceci n’a fait que générer un cortège d’effets pervers, notamment, des emplois saisonniers, précaires et démotivés“.

La Tunisie compte près de 25 mille sites archéologiques et historiques non aménagés, donc difficiles d’accès. Ceux-ci devraient être transformés, par le biais de projets d’aménagement et en assurant leur sécurité, en produits touristiques accessibles, attractifs et créateurs d’emplois, a indiqué l’ancien directeur à l’ONTT.

A travers une exposition baptisée “une escapade pour le Nord Ouest”, Sami Harize, enseignant à l’IHET a fait découvrir au public de multiples sites de patrimoine antique qui peuvent attirer les touristes. Il s’agit, entre autres, de l’Arc de Triomphe d’Assuras – Zanfour, le site archéologique de Dogga et les vestiges arabo- musulmans à Testour (Béja).

Or, en l’absence d’une stratégie claire de développement de ces régions, de logistique et d’une infrastructure adéquate, les sites qu’elles abritent resteront marginalisés et leur découverte relèvera du hasard et de la passion.

La Tunisie devra développer, à cette fin d’autres plans de promotion pour faire reconnaître la richesse de son histoire et faire la lumière sur des beaux endroits dans ses régions intérieures, a-t-il conclu.

D’après Souheil Mouldi, président de l’Association de Promotion du Tourisme Alternatif en Tunisie (APTAT), les professionnels du tourisme peuvent exploiter également la thématique “révolution” pour développer des circuits appelés “circuits de la révolution”. L’idée consiste à faire découvrir aux touristes, à travers des visites guidées, les endroits emblèmes de la révolution tunisienne.

WMC/TAP