Tunisie – Rentrée scolaire : Elèves excités, parents nerveux mais l’émotion toujours au rendez-vous

Cartables au dos, coiffures impeccables et tabliers nickels, les petites têtes brunes ont repris vendredi le chemin de l’école pour cette rentrée 2017-2018 riche en émotions pour certains, plus stressante pour d’autres, mais l’événement reste spécial pour toutes les familles tunisiennes.

Les rues de Tunis étaient tôt ce matin plus bondées que d’habitude, la circulation plus difficile et les claxons des automobilistes pressés remplissaient les airs. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs dû zigzaguer entre les voitures ou emprunter des ruelles improbables pour déposer leurs enfants à l’heure.

Au Bardo, les trottoirs étaient pleins à craquer devant les écoles primaires, les collèges et les lycées. Il faut dire que cette rentrée enregistre un quasi record en termes de nombre d’élèves, qui approche les 2.088 millions répartis sur 6093 établissements dans tout le pays.

Les élèves semblent pour la plupart excités de retourner sur les bancs de l’école. On devine sur leurs visages les expressions de joie et de fierté d’être devenus “des grands”. Certains paraissent cependant plus réticents à l’idée d’entamer un nouveau cycle avec sont lot d’incertitudes, ou, pour les habitués, de passer leur dernière année avec leurs camarades.

Les parents d’élèves, non moins nerveux, remplissent les cours d’écoles et s’amassent devant les bureaux des proviseurs. Au collège de Khaznadar, un père tente de convaincre le directeur d’accepter son fils, affecté ailleurs, évoquant la bonne réputation de l’établissement et la compétence de son cadre éducatif et pédagogique.

D’autres parents exhortent les surveillants généraux, chacun à sa manière, de changer leurs enfants de classe “parce que les enseignants y sont meilleurs” ou que “le petit veut rester avec ses amis”.

Saïda, une mère visiblement mécontente, se plaint au nom d’un groupe de parents du manque de manuels scolaires, dont certains sont “carrément inexistants en librairie”.

Devant les écoles primaires de la rue des Orangers, la rue de Pologne et la rue Habib Bourguiba, le mouvement était plus fluide, la rentrée ayant été échelonnée sur plusieurs heures de la journée pour des considérations d’ordre pratique. Des parents protestaient toutefois en raison du manque d’enseignants, dont certains n’ont pas repris aujourd’hui.

Rakia et sa voisine Houda déplorent la cherté des fournitures scolaires et des cartables, et le coût trop élevé de la rentrée qui accable plusieurs familles, notamment celles à revenus limités.

Devant le lycée secondaire Mahmoud Messaadi au Bardo, les travaux de maintenance ont repris à 8h00, juste après la sonnerie, poussant les quelques parents présents à s’indigner et à se demander pourquoi ils n’ont pas été achevés avant la rentrée.

Quelque 41 mille nouveaux élèves ont fait leur rentrée cette année, un événement marquant qui suscite l’intérêt de tous, aussi bien dans les foyers, la rue et les cafés que sur les réseaux sociaux inondés de photos de chérubins prenant la pause dans leurs accoutrements d’écoliers et de vœux de réussite échangés par les parents.