De Palmyre à Carthage, Lena Chamamyan chante une ode à la vie

Après son premier concert au théâtre de plein air de Hammamet, la jeune voix syrienne d’origine arménienne Lena Chamamyan a baigné le public de la 53ème édition du Festival international de Carthage dans le chant classique servi par une musique basée sur la richesse des mélodies traditionnelles, qui mêle les influences jazz à l’héritage oriental, arménien et turque. Ayant commencé la soirée avec une chanson de son enfance, la berceuse” elle a réussi tout au long de son concert à bercer un public bien attentif dans un beau mélange de ses propres chansons, de mélodies arabes et tunisiennes.

Le résultat de ce mélange innovant et surprenant, auquel ont participé des musiciens tunisiens à l’instar de Wajdi Riahi (piano), Aïda Bouraoui (violon) et Shaïma Gaddour (Qanoun), a donné à écouter un cocktail bien varié: “ki ydhik bik eddahr ya mezyana” de Sadok Thraya, “Jibouli Khali” de Souad Mahassen mais aussi de célèbres morceaux syriens adulés par le public comme “Ya mel Echam” et “Foug ennakhal” de Sabeh Fakhri, et bien d’autres que la chanteuse a gracieusement interprété à la demande de ses fans.

Après une introduction en solo dans la quelle elle a interprété trois morceaux (Oror, We will go home et Lamma Bada), elle entre dans le vif du sujet avec ses célébres tubes “Bali Maak”, “Ala Mouj El Bahr”, des chansons folkloriques réarrangées et où un rôle plus important est accordé au chant qui ont permis au public de découvrir l’étendue de sa voix et son harmonie naturelle et mutuelle avec les instruments acoustiques.

Chantant également pour Palmyre, l’artiste qui s’est forgée un style bien unique, alliant tradition de l’Orient, lyrique, world et jazz, a révélé avec les morceaux ” Les vieux amants “, ” Kissat Ichk “, ” Shaam ” et “Rassa’el “, un nouvel espace musical qui transpose ces sentiments d’affliction, et à travers lequel elle a partagé avec le public une énergie nouvelle et positive: la vie, la dignité, l’espoir, la patrie, la paix, l’enfance autant de thèmes dominants de ses chansons, dont la majeure partie a été écrite et composée par la chanteuse. La soprano, avec sa voix angélique, mélodieuse et cristalline, a également chanté ” Awal Mousafer “, ” Akher el Aanqoud “, deux morceaux qui ont capté l’attention du public qui écoutait dans un silence pieux, le raffinement des modes et la subtile ornementation vocale de Lena Chamamyan qui, dans une ambiance festive à la fin, a mis en branle les festivaliers avec ” Ya Mal Sham “, et la chanson arménienne ” Ya Halali “… le tout dans une belle ode à la vie.