Echo FIH2017 : Richard Bona, un voyage au coeur de la culture afro-cubaine

Le public de la 53ème édition Festival international de Hammamet, a découvert dimanche soir dans le cadre du programme Indoor, le doigté incomparable de Richard Bona, l’artiste aux mille casquettes (bassiste, compositeur, chanteur, arrangeur…). En effet, le virtuose de la basse électrique a présenté lors de son concert, un set-list de son dernier album “Héritage”, avec des morceaux qui retracent l’histoire des esclaves africains envoyés à Cuba et qui y apportèrent leur musique et leurs traditions.

Au croisement de multiples univers, jazz, tango, folk, pop africaine, le concert fut mélodieux, envoûtant et délicat avec un Richard Bona souriant, malicieux et qui possède le don de la narration en plus de celui de la musique.

Accompagné par le All Stars Mandekan Cubano, sorte de super groupe réunissant le pianiste cubain Osmany Parades, le percussionniste vénézuélien Luisito Quintero, le tromboniste mexicain Rey Alejandre, le trompettiste cubain Dennis Hernandez et le percussionniste vénézuélien Roberto Quintero, son concert “Heritage” fut un voyage au cœur de la culture afro-cubaine où le surdoué de Douala s’est inspiré du patrimoine commun de l’histoire des esclaves de langue Mandekan d’Afrique de l’Ouest débarqués à Cuba et des immigrants venus d’Espagne, apportant avec eux leur musique et leurs traditions.

Entre musiques traditionnelles, jazz afro-cubain, pulsations des “Cabildos”, grooves torrides et ballades mélancoliques, Richard Bona a fait preuve, une fois encore, d’une maîtrise absolue dans l’art rythmique de la basse, des arrangements et des mélodies. Les rythmes, le swing et la plupart des mélodies rappellent l’ambiance des anciens dancings de La Havane, mais le chant de Richard Bona est bien africain : soyeux, frémissant, il se cale sur les douces inflexions de la langue douala et bruisse de mille nuances veloutées, donnant à ce répertoire familier un supplément d’âme véritablement enchanteur.

A la hauteur des attentes, le concert a réussi à faire oublier au public présent le retard de la montée sur scène de l’artiste et de son groupe, lequel survenu suite à un retard de son vol à destination de Tunisie.