Festival d’El Jem : Carte blanche à “l’Aboyeur”, une expérience inédite avec Faten Rouissi

Le Festival international de musique symphonique d’El Jem s’ouvre pour la première fois aux arts plastiques contemporains, en offrant lors de sa 32ème édition une carte blanche à l’artiste plasticienne Faten Rouissi et à son ” Aboyeur “, une exposition-installation-Happening et Mapping autour d’un personnage à la fois fictif et réel celui de ” l’Aboyeur “. L’événement qui constitue une première également pour le public, aura lieu le samedi 5 aout qui sera marqué par la soirée de l’Orchestre du bal de l’opéra de Vienne (Autriche).

Au sujet du lieu et du cadre de l’exposition, Faten Rouissi a voulu dans sa démarche jouer sur les paradoxes : la musique symphonique évoque par définition un ensemble harmonieux, et “l’Aboyeur”, quant à lui, suggère une sonorité parfois désagréable, qui peut se traduire par un harcèlement de cris, de protestations parfois violentes, au ton aigu et monocorde.
L’exposition est conçue pour “que l’harmonie de la musique symphonique encadre sans pour autant faire disparaitre le phénomène de l’Aboyeur” lit-on dans le dossier de présentation.

Organisée avec le soutien du ministère des affaires culturelles et ayant bénéficié d’une bourse du Fonds d’encouragement à la création littéraire et artistique 2017, l’exposition se veut un moment plein d’originalité et d’humour, une expérience inédite dans l’histoire du Festival d’El Jem qui, pour la première fois s’inscrit dans l’approche contemporaine des arts plastiques.

“L’Aboyeur” est un personnage conçu et imaginé par l’artiste Faten Rouissi à travers lequel elle vient refléter un phénomène social et médiatique et pointer du doigt un comportement des plus désagréables qui trouve échos, essentiellement, sur les tribunes du paysage audiovisuel. Ce personnage à la muselière, inventé et créé par l’artiste, est tout de blanc vêtu, les traits de son visage sont indéfinis…c’est lui qui harcèle de cris, de criailleries pénibles et qui ne cesse de protester avec énergie.

Mais “l’Aboyeur” se présente également comme un outil incontournable pour faire connaitre, défendre ou condamner une cause pour laquelle les mass-médias se font porte-parole. C’est un personnage euphorique qui véhicule des images, pas toujours vraies, et des idées souvent préconçues…c’est le bon client, celui par qui le Buzz arrive sur les plateaux télévisés, sur les ondes radios, dans les manifestations culturelles, politiques… sur tous les réseaux sociaux, et même chez soi, dans les rues et au travail…c’est celui dont la voix porte loin sans forcement avoir raison…

A travers ce personnage fictif, ce projet cherche à mettre en évidence l’influence et les conséquences du comportement de ce personnage qui envahit notre quotidien là où son égo s’épanouit et son excitation se vivifie.

Et pour se mettre encore plus en avant, à la recherche de plus de lumières, “L’Aboyeur” a passé commande chez l’artiste Faten Rouissi, en vue d’aboyer son histoire en public et pas n’importe lequel.

Il sera à l’avant scène du festival international de musique symphonique d’El Jem usant de tous les supports possibles : Il sera en chair et en os à travers 15 performeurs et un happening interactif avec le public sur la grande esplanade de l’amphithéâtre.

Il sera en son et lumières avec un Mapping sur une partie de la façade de l’édifice…Il sera en Sculptures/Assemblages tout au long d’un parcours que le public empruntera pour arriver aux gradins. Le tout sous le regard d’un aboyeur géant qui marquera la fin de cette expérience inédite.

Et c’est avec décalage et humour que l’histoire de l’aboyeur sera racontée et à travers laquelle l’artiste tentera de poser une réflexion sur ces phénomènes des temps contemporains.