FIH2017 : le feu sur la scène avec les frères Mraihi et Yacine Boularès

Les deux concerts qui ont meublé la soirée du lundi soir au théâtre de plein air de Hammamet, ont été deux moments magiques. C’était le feu sur la scène, car peu d’artistes peuvent exprimer un tel niveau de beauté, de grâce et de joie que les frères Mraihi ou Yacine Boularès et leurs compagnons d’armes. Dans les deux concerts successifs présentés, les deux groupes ont accouché d’une musique extrêmement subtile qui répond à une impulsion primale.

Dans la première partie de cette soirée qui marquera à jamais les festivaliers non seulement pour la noblesse du site mais aussi par le degré atteint de virtuosité des musiciens, la magie opère de l’esthétique des phrases musicales.

En jouant des extraits de leur dernier album ” Beyond the borders “, le groupe d’Amine et Hamza Mraihi, a ébloui par une musique, dont l’inspiration première est solidement ancrée dans le maqam mais teintée d’éléments musicaux de cultures diverses laissant apparaître au détour d’une mélodie une ornementation d’inspiration indienne, turque ou iranienne, un phrasé anatolien ou de tradition andalouse.

Les frères Mraihi étaient accompagnés dans ce concert par le violoniste virtuose Suisso-Indien Baiju Bhatt, du saxophoniste Valentin Conus, le maitre des tablas indiennes Prabhu Edouard, du batteur Maxence Sibille et du bassiste Jean Pierre Schaller.

La suite se révèle d’une jouissance extrême, avec en deuxième partie de la soirée l’entrée sur scène du groupe de Yacine Boularès, un des jazzmen les plus talentueux de sa génération.

Farouche musical incontestable, le groupe a joué quelques morceaux de sa dernière création ” Ajoyo” qui a offert au public un voyage aux confins du jazz, de la soul music et des rythmes traditionnels africains. Le tout a été présenté dans une incroyable fusion des influences musicales ayant fait émerger un harmonieux mariage de genres.

Le concert fut aussi un voyage en compagnie de la voix cristalline de Sarah E. Charles, qui a embaumé les cœurs, tout en emportant le public jusqu’à une heure tardive dans une ballade musicale menée par les musiciens du groupe de Yacine Boularès, Ben Rando, Ralph Lavital, Sam Favreau basse et Guilhem Flouzat…en pensant aux monstres sacrés de l’afro-jazz, Tony Allen et Charlie Parker