Tunisie : Le FP dénonce l’option du président de la République pour la “militarisation”

Le Front populaire (FP) a dénoncé “l’option du président de la République Béji Caid Essebsi pour la militarisation”, en allusion à la décision annoncé lors de son discours mercredi au Palais des congrès de Tunis, de charger l’Armée de la protection des sites de production. Selon le Front, Caid Essebsi s’est ainsi autoproclamé l’unique autorité dans le pays, sans aucun soutien constitutionnel ou juridique.

Dans une déclaration publiée jeudi, à l’issue de la réunion de son conseil central, le Front estime que cette décision ne correspond pas aux prérogatives attribuées à l’Armée. De plus elle est de nature à disperser ses efforts de lutte contre le terroriste et de protection des frontières sud du pays. Le FP considère qu’une telle démarche fait, en outre, porter la responsabilité de l’échec de la coalition gouvernementale aux militaires.

Caid Essebsi a cherché à incriminer les protestations sociales pacifiques légitimes en les confondant avec certains mouvements illégitimes, regrette le Front dans sa déclaration.
Et d’ajouter que le discours du président de la République ne comporte pas des “décisions sérieuses” en mesure de résoudre la crise du pouvoir qui affecte, selon le Front, les trois présidences pour atteindre, au cours de la dernière période, les instances constitutionnelles.

Le discours a été une déception pour les Tunisiens, les jeunes en particulier dans la mesure où il ne porte aucune vision pour remédier à la crise économique accrue et ses graves conséquences sociales. D’autant que Caid Essebsi n’a exprimé aucun engagement en termes de lutte contre la corruption, l’endettement, l’évasion fiscale et la contrebande, ajoute le front, déplorant l’attachement du Chef de l’Etat à faire passer la loi de réconciliation économique.