Mohamed El Arbi Dkhil, aux âmes bien nées, la valeur point le nombre des années

Après des études à l’ISET de Bizerte et une licence en électromécanique en poche, Mohamed El Arbi Dkhil, ce jeune promoteur de 26 ans a suivi une formation spécifique en diagnostic et mécatronique. Et, après quelques stages par-ci, par-là, n’a pas hésité, avec l’appui du programme Thniti by Conect & QFF, à lancer à Ras Lebel, un projet de diagnostic-auto, de réparation et d’assistance rapide. Un projet qui devait lui permettre de se mettre en selle et entrer de plain-pied dans la vie active, dans sa propre région.

Nous avons rencontré ce jeune et dynamique promoteur qui a bien voulu nous expliquer ses motivations et ses ambitions, quant à ce projet entrepreneurial.
Sur quoi vous vous êtes basé, pour lancer ce projet de diagnostic-auto, de réparation et d’assistance rapides?

Mohamed El Arbi Dkhil : il faut dire que ma formation de base en électromécanique m’a permis de comprendre que les évolutions technologiques actuelles et futures dans le domaine des industries de l’automobile, ne peuvent plus se contenter d’un service classique au niveau des diagnostiques et des réparations mécaniques traditionnelles. L’électronique a largement pris sa place dans la motorisation des automobiles, et ce, sans parler des contraintes environnementales imposées par le protocole de Kyōoto et l’augmentation incessante du parc national de voitures. D’où l’idée de mettre sur pieds un projet qui va au-devant des besoins des automobilistes.

Comment avez-vous fait pour bénéficier de l’accompagnement du programme Thniti by CONECT & QFF?

Suite à une campagne de sensibilisation et d’encouragement en faveur des jeunes diplômés, lancée sur les réseaux sociaux par la CONECT, je me suis inscrit en présentant brièvement mon projet sur le site Web du programme Thniti (www.thniti.org). Dans la foulée d’un premier entretien qui a fait suite à l’acceptation de l’idée de mon projet, j’ai suivi une courte formation pour mieux comprendre le fonctionnement de l’entreprise.

Suite à cette formation, trois coaches experts dans des domaines différents, voire le marketing, les finances et la gestion de l’entreprise, ont été désignés pour m’accompagner au niveau des différentes étapes de la mise sur pied de ce projet et pour la constitution de mon dossier financier.

En effet, l’expertise de mes coaches m’a permis d’obtenir assez rapidement l’accord de financement de mon projet via la BTS. Je dois avouer que mon dossier était bien ficelé et comportait un plan d’affaires comportant tous les schémas d’investissement et d’évolutions possibles, avec des plans d’amortissement, de remboursements et de trésorerie, ainsi qu’un compte d’exploitation prévisionnel.

Mon dossier comportait aussi des statistiques issues de l’INS qui montraient que le concept du diagnostic-auto est devenu indispensable à partir de 2011 grâce aux évolutions technologiques du matériel. La région de Ras Jebel compte 60 mille habitants. Si l’on compte une voiture pour 5 personnes, nous nous retrouvons avec un parc de 12000 voitures pour seulement 3 ateliers qui offrent ce genre de service.     

Au bout de combien de temps votre projet a-il vu le jour ? Est-ce que le démarrage s’est bien passé ?

J’ai entamé mes démarches au mois de mars 2015, pour obtenir l’accord de financement de la part de la BTS à la fin du mois de juin de la même année. J’ai pu démarrer mon projet au courant du mois de septembre après avoir utilisé les mois de juillet et d’août à acheter le matériel et les outillages nécessaires et m’installer après les aménagements nécessaires dans des locaux de 200 m2 qui m’ont été cédés contre un loyer relativement bas, par les membres de ma famille.

Oui, le démarrage s’est bien passé parce que l’atelier est bien situé sur une route assez bien fréquentée, dans un quartier qui regroupe déjà plusieurs ateliers de réparation automobiles de différentes spécialités auxquels j’ai rendu visite pour leur parler de mon projet et leur proposer des partenariats au niveau du diagnostic-auto.

Quel a été le budget alloué à ce projet ? Sur quel nombre de créations d’emplois comptez-vous ? Et quels sont les services offerts ?

Le capital alloué à ce projet est de l’ordre de 30 mille dinars dont 24,800 DT de financement de la part de la BTS et 5,200 DT de fonds propres.

Au niveau de la création d’emplois, nous sommes actuellement deux techniciens spécialisés secondés par un apprenti.

Nous offrons les services de diagnostic-auto (en utilisant des outils électroniques de diagnostic de dernière génération), la réparation des cartes électroniques (avec des outils de diagnostic et de programmation), une assistance rapide de réparation (en utilisant l’outillage approprié, un pont élévateur, un vidangeur et un reglofar), ainsi qu’un service de réparation de la climatisation-auto (avec détection des fuites et recharges de gaz).

Avez-vous une approche particulière vis-à-vis des clients, ou une stratégie en rapport avec votre vision ?

En nous basant d’un côté, sur notre expertise et de l’autre, sur du matériel technique sophistiqué (non existant chez la concurrence), nous ciblons la domination du marché régional au niveau des services en offrant un bon rapport qualité/prix.

Nous offrons aussi des services évolués pour les voitures connectées qui utilisent des technologies de pointe. Nous espérons aussi faire évoluer notre cible de clientèle en établissant des conventions avec les grandes entreprises (privées et étatiques) qui représentent, avec leurs parcs automobiles, 40% de ce marché régional, avec 4800 voitures.

Un bon service de proximité est normalement apprécié parce que cela évite aux automobilistes de se déplacer dans les grands centres urbains pour effectuer leurs diagnostics et leurs réparations.

Après un an et demi d’activité, nous pouvons dire que notre projet est viable même si nos journées de travail ne sont pas encore bien remplies, mais les perspectives sont bonnes.

Source: Tunisie_Tribune