Le NDI lance à Tunis un projet pilote sur la violence contre les femmes en politique

L’Institut national démocratique pour les affaires internationales (NDI) a lancé mardi à Tunis un projet pilote sur la violence contre les femmes en politique (VCF-P).

Financé par le Middle East Partnership Program et le National Endowment for democracy, ce projet s’inscrit dans le cadre du programme d’appui aux partis politiques. Il vise à les associer à l’étude sur l’impact du phénomène de la violence contre les femmes en politique sur eux.

Ce projet pilote se veut un appel à l’action et une occasion pour engager un dialogue sur les moyens de traiter la VCF-P dans un contexte particulier de la Tunisie.

Le NDI souhaite voir ce projet rassembler le plus grand nombre de partis pour aboutir à un état des lieux et à des plans d’actions conséquents.

Selon le chargé du programme ” Partis politiques “,  le succès de ce projet dépend d’une réelle implication de tous les acteurs concernés, en l’occurrence les institutions régionales et internationales, les gouvernements, les parlements, les partis politiques, les leaders élus, les appareils judiciaire et sécuritaire, les observateurs électoraux et les médias.

La collaboration entre ces différents acteurs est la clé de voute dans la lutte contre ce phénomène, a-t-il assuré lors d’une conférence de presse.

” Les actions isolées ont peu d’impact, tandis que la collaboration de tous les acteurs ne peut que proposer un véritable menu d’options “, a-t-il soutenu.

” Chacun à un rôle à jouer pour mettre un terme à ce phénomène : la sensibilisation, la collecte de données, le recensement des cas avérés, le soutien au réseautage et la formation des femmes en politique sont autant d’actions à envisager “, a-t-il expliqué.

Pour la gestionnaire des programmes d’observation électorale, Angela Short, il est absolument essentiel d’adopter des législations inhérentes à la violence faite aux femmes en politique et de réviser certaines dispositions en vigueur, afin de prévenir les facteurs qui risquent de nourrir un environnement hostile aux femmes-députées.

La Bolivie et le Costa-Rica ont été pionniers dans ce domaine en adoptant des lois interdisant et incriminant le harcèlement et la violence politique faite aux femmes, a-t-elle cité en exemple.

Short a également proposé la diffusion d’émissions radiophoniques en collaboration avec la société civile sur cette thématique et la création d’une ligne téléphonique d’appui aux femmes victimes de violence en politique.

Il s’agit aussi d’impliquer la communauté numérique pour mieux protéger les femmes en ligne, a-t-il estimé.

A ce propos, elle a suggéré la création d’un groupe de bloggeuses et de blogueurs pour protéger la femme en politique.