Sami Tahri : Le remaniement ministériel est injustifié

Le secrétaire général adjoint de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Sami Tahri a déclaré, samedi à l’agence TAP que l’organisation syndicale a accueilli avec “surprise” l’annonce du remaniement ministériel décidé par le chef du gouvernement, Youssef Chahed.

“Ce remaniement est injustifié et n’a pas respecté le document de Carthage basé sur les principes de dialogue et du consensus”, a-t-il dit, ajoutant qu’en agissant, ainsi, ” Youssef Chahed vient de signer l’arrêt de mort de ce document.”

Tahri a indiqué que le remaniement ministériel aurait du toucher d’autres ministères dont la prestation était, depuis la formation du gouvernement, nettement en deçà de la moyenne, estimant que la nomination d’un membre de l’organisation patronale à la tête du ministère de la fonction publique ” constitue une provocation des sentiments de tous ceux qui appartiennent à ce secteur”.

Cette nomination, a-t-il dit, prépare la destruction du secteur public avec notamment la loi sur le partenariat public-privé, ajoutant que” cela permettra au gouvernement de manquer davantage à ses engagements envers les secteurs de la fonction publique.

Tahri a, par ailleurs, fait savoir que le bureau exécutif de l’UGTT tiendra, demain dimanche, une réunion urgente afin de discuter de ce remaniement et de mettre en place un plan d’action visant à faire face aux retombées de cette décision.

Il a, dans ce contexte, appelé tous les intervenants à tenir compte, lors des nominations, de l’intérêt national et de le placer au dessus des liens de parenté et des intérêts personnels et étroits.

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, avait décidé, samedi, d’opérer un remaniement ministériel. Il a été ainsi décidé de nommer Ahmed Adhoum à la tête du ministère des Affaires religieuses, Khalil Ghariani à la tête du ministère de la Fonction publique et de la Gouvernance et Abdellatif Hemam en tant que Secrétaire d’Etat au Commerce.

De son côte, l’ancien ministre de la Fonction publique et de la gouvernance, Abid Briki, avait qualifié cette décision d'”étrange”.

“J’ai été démis de mes fonctions au moment où je considérais ma décision de partir ou rester (…) cela dépendait des concertations que j’avais prévues d’entreprendre notamment avec le président de la République, le 27 février, avait-il déclaré samedi à la TAP.

Il avait, par ailleurs, précisé que l’ UGTT n’a aucun lien avec cette question, déclarant qu’il révélera dans les prochains jours les détails sur cette démission.