Six ans après sa révolution, quels acquis, quelles contraintes et quels défis pour la Tunisie ?

” L’agenda sociétal explose en Tunisie “, a déclaré samedi après-midi Nejmeddine Hamrouni, ancien conseiller dans le gouvernement Essid chargé de la veille et de la prospective lors d’un séminaire à Paris intitulé ” Six ans après sa révolution, quels acquis, quelles contraintes et quels défis pour la Tunisie ? “.

Organisé par le bureau du Mouvement Ennahdha France Nord, le séminaire a dressé un bilan des six ans de la révolution.

” Nous avons un agenda sociétal mal posé. Nous avons toutes les peines à avoir un pacte socio-économique “, a regretté Hamrouni qui était également conseiller auprès des trois chefs de gouvernement Hamadi Jebali, Ali Laârayedh et Mehdi Jomâa.

Le secrétaire général du bureau Ennahdha France-Nord, Karim Azzouz, a estimé, quant à lui, qu’il y a des retards à rattraper dans différents domaines et que la classe politique n’est pas outillée pour résoudre les problèmes d’ordre socioéconomique qui se posent encore en Tunisie.

” Nous sommes encore dans la gestion d’urgence “, a lancé, pour sa part, la députée à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Meherzia Labidi, ajoutant que les hommes politiques sont tombés dans ” le piège des promesses sans tenir compte des capacités de réalisation pour calmer les mouvements dans les régions “.

Le chercheur à l’Institut européen de Florence, Hamza Meddeb, a indiqué que ” les pouvoirs publics peinent à résoudre les problèmes dans les régions et qu’il n’y a pas encore en Tunisie une stratégie de développement pour intégrer ces régions dans la sphère économique “. Il a rappelé que l’instabilité chronique sur les frontières alimente les tensions dans des régions tunisiennes. Hamza Meddeb a insisté sur la nécessité de repenser la relation de la Tunisie avec l’Union européenne. ” Il faut que la Tunisie sorte de cette situation de dépendance et aller plus loin de ce que l’Europe propose au niveau de l’accord de libre échange “, estime le chercheur.

Pour l’ancien président du conseil national d’Ettakatol, Wahbi Jomaa, l’instabilité et le blocage politique pèsent et tardent les solutions économiques. Il a noté que ” pendant six ans, nous avons essayé de faire un diagnostic sans appliquer les solutions “.

Le président de la Confédération des entreprises citoyennes pour la Tunisie (Conect) France, Mounir Beltaifa, a indiqué que les indicateurs ont baissé en Tunisie dans les différents domaines ce qui compliquerait davantage le développement économique.