Entre l’Union africaine et la Libye, rien ne va plus

abdelmon3emAbdelMon3em Bousfita, conseiller libyen aux Affaires africaines, a averti le haut conseiller de l’Union africaine quant à la gravité de traitement velléitaire de la crise libyenne par l’Union déplorant la récente déclaration de Jakaya Kikwete, ancien président de la Tanzanie et haut représentant de l’Union africaine chargé du dossier libyen. La déclaration a eu lieu suite à une réunion au Caire, présidée par Ahmed Abou Il Ghit, secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, et Martin Kobler, représentant spécial des Nations unies et président de la délégation des Nations unies en Libye.

«Qu’est-ce qui autorise M. Kikwete à assurer que l’Union africaine est prédisposée à aider à la reconstruction de l’armée libyenne et que les pays africains pourraient envoyer des patrouilles africaines de maintien de paix en Libye pour renforcer les accords de paix auxquels parviendront les belligérants alors qu’il n’a jamais mis les pieds dans notre pays?», s’est indigné M. Bousfita.

Le responsable libyen a déclaré que les Libyens respectent l’ancien président de Tanzanie et ont confiance en son expérience en tant que diplomate et politicien de haut niveau, mais qu’ils ont été choqués par l’approche qu’il a préconisée dans le traitement de la crise libyenne qui exige une meilleure connaissance du terrain. «Les Libyens ne connaissent pas cet homme qui bénéficie de tous les moyens financiers et de la logistique lui permettant d’appréhender au mieux la crise qui secoue la Libye depuis plus de 5 ans. Il s’est tout juste limité aux déclarations d’intention et n’a fait aucun effort pour saisir et comprendre en profondeur les positions des différentes parties prenantes en Libye, ce qui lui aurait permis de statuer en toute objectivité en se basant sur des éléments concrets».

Et M. Bousfita de conclure: «L’Union africaine est composée de 54 pays, Jakaya Kikwete ne peut en aucun cas prendre des décisions ou des positions au nom de tous ces pays alors qu’il est dans l’ignorance de ce qui se passe réellement à l’intérieur du pays».