Tunisie : Légère baisse des mouvements de protestation

Une légère baisse des mouvements de protestation individuels et collectifs a été enregistrée au mois d’août dernier par rapport au mois de juillet 2016, a indiqué, mercredi, Abdessatar Sahbani, responsable de l’observatoire social tunisien (OST) relevant du forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).

Il s’agit de 542 mouvements de protestation collectifs et individuels enregistrés au mois d’août dernier dont 486 collectifs et 56 individuels contre un total de 568 au mois de juillet, a-t-il signalé lors d’un point de presse tenu au siège du FTDES à Tunis.

Selon le rapport de l’OST présenté à cette occasion, les gouvernorats de Kairouan (58), Sidi Bouzid (56) et Kasserine (55) ont connu le plus de mouvements de protestation au cours de ce mois tandis qu’aucune forme de protestation n’a été enregistrée à Zaghouan, Ben Arous et Ariana.

S’agissant des mouvements de protestation individuels, le rapport a enregistré 50 cas de suicide et de tentatives de suicide contre 53 au mois de juillet et 6 mouvements de protestation individuels (grève de la faim, …).

Aucun acte de suicide ou tentative de suicide n’ont été relevés chez la population âgée de moins de 15 ans durant la même période.

Pour ce qui est des mouvements collectifs, il s’agit de 194 protestations instantanées, 182 spontanées et 110 protestations violentes.

Une modification dans l’architecture des mouvements de protestations collectifs instantanées et spontanées a été enregistrée malgré la prédominance des secteurs social (113 essentiellement pour revendiquer l’eau) et administratif (93) et la recrudescence des mouvements d’ordre politique (52) ainsi qu’un recul des revendications économiques (43).

Les préoccupations d’ordre environnemental (43) ont connu une augmentation des manifestations citoyennes collectives durant les deux derniers mois.

Les mouvements collectifs revendiquant l’amélioration des prestations sanitaires ont aussi connu une augmentation (38) durant le mois d’août avec la persistance des protestations d’ordre éducatif (50).

La région de Sidi Bouzid a connu le plus grand nombre de protestations collectives avec un total de 55 mouvements dont 16 pour des raisons sociales et 14 pour des raisons administratives.

Les moyens essentiels utilisés dans les mouvements de protestations collectives ont été les réseaux sociaux, les sit-in, les grèves sauvages de la faim, les pétitions, les grèves, les menaces de suicide, les appels de détresse à travers les médias, le blocage des routes, les affrontements avec les forces sécuritaires, les manifestations pacifiques, le blocage des lieux de travail, les pneus brûlés et les menaces de migration collective.

Selon l’OST, les actes de violence ont enregistré une baisse durant le mois d’août 2016 malgré l’augmentation des actes de violence de nature criminelle suivis des violences familiales, conjugales, sexuelles ciblant essentiellement les enfants de moins de 15 ans puis les violences de nature sociale.

Dans ce contexte, Sahbani a souligné l’importance d’élaborer une stratégie nationale efficace pour lutter contre la violence sous toutes ses formes en se basant sur la réforme du système éducatif et la participation de la société civile.

Pour sa part, Abderrahmane Hedhili, président du FTDES a appelé le gouvernement à résoudre en urgence tous les problèmes sociaux en suspens dans toutes les régions du pays.

“Les citoyens notamment des régions intérieures n’ont plus confiance ni dans les institutions de l’Etat, ni dans les partis politiques ni même dans les organisations de la société civile”, a-t-il regretté mettant en garde contre la persistance d’un climat social tendu.