Tunisie : Issam Dardouri empêché de tenir une conférence de presse

issam-dardouriLe président de l’Organisation tunisienne de la sécurité et du citoyen (OTSC) Issam Dardouri, a été empêché, mardi, de tenir une conférence de presse quelques minutes avant son démarrage.

Au cours de cette conférence de presse, Dardouri comptait faire, selon ses dires, des révélations sur les dépassements commis par l’un des magistrats du Pôle judiciaire antiterroriste dans le traitement des affaires de terrorisme.

Dans une déclaration de presse, Charfeddine Kellil, membre du comité de défense du président de l’OTSC, a indiqué que le ministère de l’Intérieur a interdit la tenue de la conférence de presse pour absence d’autorisation.

“Il est insensé de demander une autorisation pour l’organisation d’une conférence de presse”, s’est indigné Kellil, dénonçant de telles pratiques “qui entravent la découverte de la vérité concernant plusieurs dossiers, notamment ceux relatifs aux affaires de terrorisme”.
Cela laisse entendre que Issam Dardouri peut être arrêté comme le syndicaliste Walid Zarrouk il y a une semaine, a prévenu l’avocat.

Selon lui, les ministères de l’Intérieur et de la Justice ainsi que plusieurs parties politiques sont au courant des vérités qui allaient être divulguées aujourd’hui. La conférence de presse aurait été consacrée avec preuves à l’appui, au traitement des dossiers de terrorisme par l’un des membres du ministère public au Pôle judiciaire antiterroriste, a-t-il dit, faisant savoir qu’une plainte a été déposée à l’encontre de la personne en question et que tous les documents le concernant ont été transférés au ministère de la Justice depuis une semaine.

Le comité de défense de Dardouri aura une réunion pour évaluer la situation en tenant compte du fait que la vie de ce dernier “est en danger”, a-t-il averti, évoquant la possibilité de publier, dans les 48 heures, les documents en sa possession sur les réseaux sociaux.

Pour sa part, le président de l’OTSC a déclaré que l’organisation envisageait de faire la lumière, au cours de la conférence de presse, sur un sujet “grave” pouvant avoir des conséquences sur l’Etat mais elle a choisi de respecter les instructions du ministère de l’Intérieur auquel elle appartient.

Dardouri a également affirmé que les membres de l’organisation avaient subi des pressions pour les empêcher de dévoiler la vérité.

De son côté, Me Besma Belaid a estimé que l’arrestation de Walid Zarrouk, témoin dans l’Affaire Chokri Belaid, et les menaces proférées contre Issam Dardouri ainsi que l’interdiction de sa conférence de presse ont pour but “d’occulter la vérité”, appelant la présidence de la République à suivre l’affaire et à respecter son engagement de révéler toute la vérité au sujet des affaires de terrorisme et à assurer la protection de Issam Dardouri.