Tunisie : Gouvernement d’union nationale, les propositions des partis

Les partis participant aux concertations sur le gouvernement d’union nationale ont relevé des points communs entre l’initiative du président de la République et leur propre diagnostic de la situation dans le pays.

Ils ont tous convenu de la nécessité de poursuivre la lutte contre le terrorisme et d’entamer de profondes réformes en mesure d’éliminer ce fléau. Il s’agit, aussi d’asseoir un nouveau modèle de développement à même de relancer l’économie, lutter contre la pauvreté et la marginalisation et réduire les disparités sociales et régionales.

En ce qui concerne la composition du gouvernement, les partis Al-Chaab, Al Joumhouri et Al Massar estiment qu’il est nécessaire d’expliquer à l’opinion publique la nature du prochain gouvernement, en fournissant des détails sur les programmes et les aspects politiques du nouveau cabinet.

Pour le mouvement Al-Chaab, la structure du gouvernement n’est pas une fin en soi. Le parti a insisté sur l’importance d’établir les priorités dictées par la situation politique dans le pays.

Al-Chaab préconise, dans ses propositions, une politique communicationnelle qui consiste à dire la vérité aux Tunisiens sur la réalité du pays.

Il appelle à faire la distinction entre les mesures à caractère stratégique inscrites dans le long terme et les mesures urgentes dans les domaines social et sécuritaire et qui ne supportent plus de report.

Le parti Al Joumhouri considère, pour sa part, que “le choix de l’union nationale dans les systèmes démocratiques et une exception dictée par des conditions exceptionnelles et qui se base sur le partage des sacrifices”.

Pour la relance économique

Al Massar estime que le domaine économique est l’aspect le plus gravement touché et que la détérioration des équilibres généraux menace l’économie nationale, mettant en garde contre le surendettement qui a atteint des niveaux pouvant porter atteinte à l’autonomie de la décision nationale.

Al-Chaab recommande un cabinet, le plus possible réduit, en plus de la maitrise des dépenses et la mise en place de pôles ministériels.

Al Joumhouri propose de motiver les entreprises économiques, les Petites et Moyennes Entreprises, en particulier, pour recruter plus de diplômés des universités.

le parti suggère aussi l’élaboration de stratégies urgentes dans les domaines du tourisme, de l’énergie, des mines et de l’agriculture.

En matière de lutte contre la corruption

Les partis ont appelé à déclarer la guerre contre la corruption à travers, notamment, l’audit des rapports des instances de contrôle et d’inspection pour ensuite engager les poursuites judiciaires dans des affaires de corruption.

A ce propos, Al Massar a suggéré de généraliser le système informatique des marchés et des achats publics et de hâter l’examen du projet de loi relatif à la protection des dénonciateurs.

L’Etat est appelé à mobiliser tous les moyens disponibles pour contrôler la transparence et le respect de la loi dans les opérations financières et commerciales publiques et privées et de poursuivre en justice les contrevenants, propose le parti.

Al Chaab demande la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption qui propose une seule structure de contrôle pour démasquer les réseaux de financement actifs secrètement dans la vie publique.

Une banque de développement pour les régions

L’impulsion du développement, la lutte contre la pauvreté et la réduction des disparités régionales ont été bien inscrites sur ces documents. L’objectif est de taille. Développer une économie sociale et solidaire et identifier des mécanismes appropriés en vue de régler les conflits sur les plans régional, local et sectoriel.

Autres objectifs et non des moindres, encourager le secteur privé à investir dans les régions de l’intérieur.

Les mesures d’urgence au profit des jeunes doivent prévoir la création d’une banque de développement au profit des régions et favoriser la discrimination positive de manière à aider à générer des postes d’emploi.

Des recommandations ont été avancées visant l’application des mesures issues du dernier dialogue national sur l’emploi et l’octroi d’un bulletin de soin gratuit aux jeunes sans emploi.

Au volet politique étrangère, le mouvement Echaab a plaidé pour le développement des relations avec les pays voisins notamment l’Algérie, l’appui des projets mixtes, le développement des régions frontalières pour lutter contre les réseaux de contrebande.

Le mouvement Echaab a jugé indispensable d’identifier de nouveaux partenaires internationaux en dehors de l’espace européen et de développer les relations avec le groupe B.R.I.C.S. (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
MINA-SOF