“Le noir est une valeur”, spectacle sur la discrimination raciale et sociale

Dans la salle de spectacles presque obscure de l’espace artistique et culturel “Lang’art” se faufilaient les silhouettes de jeunes chorégraphes, filles et garçons, qui se lancent sur scène dans une danse rythmée par leur soupirs et leurs corps entrelacés.

Intitulée “le noir est une valeur”, cette nouvelle création, présentée, jeudi soir, est réalisée par l’espace Lang’art avec l’appui de plusieurs partenaires, notamment, l’Union Européenne dans le cadre du projet d’aide au théâtre des jeunes.

Le spectacle aborde la question identitaire au sein de la société tunisienne rangée par plusieurs maux, dont la discrimination raciale, régionale et sociale.

Dans la fiche de présentation, ce spectacle est défini comme “un genre de comédie musicale qui vise à montrer la contribution de la culture noire dans le patrimoine culturel tunisien avec une approche universelle se basant sur la musique (Jazz, Blues et R&B) ou la danse (Hiphop). L’objectif recherché, est de convaincre le public de l’importance de la diversité culturelle dans la construction de la richesse humaine”.

Côté artistique, certains éléments doivent être améliorer pour hisser cette œuvre au rang d’une vraie comédie musicale, pourvue qu’elle soit prête à la première du spectacle prévue, au cours du mois de juillet prochain.

S’agissant du traitement de la question des noires et de la discrimination dans certains milieux sociaux en Tunisie, le spectateur se trouve dans une situation d’inconfort devant certains mots osés.

Coexistence, cohabitation, amour et paix, le message est noble, mais la façon de le transmettre, sur le plan artistique, devra implicitement montrer que ” le noir reste une valeur”.

Niché dans un ancien dépôt situé dans un coin de la rue de Lénine au Centre ville de Tunis, “Lang’art ” est un espace culturel géré, depuis près d’un an et demi, par Bahri Ben Yahmed qui se présente comme chorégraphe et cinéaste.

Selon Ben Yahmed, “l’espace est créé par les membres de l’association « Danseurs citoyens » composée d’un collectif de chorégraphes et danseurs afin d’accompagner les jeunes issus des quartiers populaires dans le cadre d’une formation en chorégraphie qui correspond à leurs besoins.”

Ce travail de groupe est réalisé par les chorégraphes eux- mêmes, précise l’artiste, ajoutant que “la plupart d’entre eux sont des jeunes issus de milieux modestes qui ont quitté les bancs de l’école”.

Pour Ben Yahmed, l’idée est de “leur permettre de s’exprimer autrement sur certains problèmes dans la société.”

Fruit d’une première formation au sein de Lang’art, cette création est une nouvelle tentative de rapprocher l’art du vécu et d’évoquer certains aspects de la culture des populations noires de Tunisie, qui, dans certaines régions du pays, souffrent toujours du regard de l’autre.