Jadis Kerkouane : Un documentaire qui renoue avec l’histoire d’un site punique

“Jadis Kerkouane” est un doc- fiction qui relate l’histoire et les spécificités de la ville de Kerkouane (Cap Bon), héritage toujours bien conservé datant de l’époque punique.

Présenté mercredi soir à la cité des sciences à l’Ariana, sous l’égide du ministère de l’enseignement supérieur et en partenariat avec l’école de Cinéma de Gammarth, ce film d’une heure, est le premier long-métrage réalisé par Abdelhamid Bouchnak à partir d’un scénario de Khaled Chaouch et une production de Mandarine Production & Shkoon production.

Frôlant les limites du documentaire et de la fiction, le film repose sur des témoignages d’historiens, archéologues ainsi que sur séances filmées à partir desquelles le réalisateur jette la lumière sur l’histoire de la ville punique de Kerkouane.

Au fait, la reconstruction de l’histoire est faite par des dessins graphiques et une musique bien orchestrée, invitant le spectateur vers des ères passées méconnues et une riche civilisation dont les traces sont toujours visibles.

Selon un classement de quatre grandes étapes, le film fait parler Tahar Ben Ghalia (historien) et Mounir Fantar (archéologue) sur les circonstances de la création de la ville de Kerkouane, ses spécificités architecturales et les croyances religieuses de ses habitants de l’époque punique en plus de l’organisation de son régime militaire.

D’ailleurs c’est l’objectif du réalisateur qui parle d’un “message destiné aux ennemis de la culture qui essayent d’effacer l’histoire de tout un pays dont plusieurs civilisations se sont succédé sur son sol”.

Pour le tournage des séquences sur l’architecture de la ville, ses rues et ses murailles, le réalisateur a fait usage d’un hélicoptère télécommandé avec caméra HD.

Les séquences filmées sont accompagnées de textes montrant une partie de la vie sociale à Kerkouane et l’invasion romaine de la ville punique qui s’est terminée par sa destruction.

La technique visuelle se base essentiellement sur des images en 3D (trois dimensions) afin de tracer les contours des ramparts de la ville, le cachet de ses demeures puniques, ses hammams et ses temples.

Une technique qui a permis de sauvegarder les formes géométriques de l’architecture de la ville et ses couleurs d’origine.

Le film dont le tournage s’est poursuivi durant plus qu’une année, montre aussi des pièces archéologiques du musée du Bardo datant de l’époque punique.

En guise d’hommage à ce prestigieux musée, le réalisateur a voulu montrer ces pièces prises, mercredi le 18 mars 2015, jour de l’attentat terroriste au musée.

Les premières fouilles archéologiques à Kerkouane, unique héritage punique qui date de plus de 2300 ans, ont été effectuées en 1953 sur ce site qui conserve toujours les traits et les composantes d’une cité de l’époque.