Tunisie – Aide militaire américaine : Autant en emporte le vent !

vent-eolienne«Nous sommes engagés à soutenir la Tunisie en lui fournissant des équipements et en offrant des cycles de formation pour satisfaire ses besoins en matière de sécurité et faire face à la menace terroriste. On ne fait aucun commentaire en ce qui concerne les programmes spécifiques d’armement et nous vous prions de diriger vos questions au gouvernement tunisien».

C’est la réponse du Département d’Etat américain à notre question à propos de la probable dotation de la Tunisie, en 2016, de 8 hélicoptères Black Hawks super-sophistiqués promis à la Tunisie sur les 12 commandés pour une facture de 700 millions de dollars (1,4 milliard de dinars), renvoyée, semble-t-il, aux Calendes grecques.

Selon notre confrère le Tunisie Telegraph, ces hélicoptères équipés de matériel de vue dans l’obscurité, importants pour la lutte antiterroriste, seront livrés dans le meilleur des cas fin 2018.

Les Etats-Unis seraient aussi revenus sur leur engagement à garantir un prêt de 500 millions de dollars, une promesse faite à Slim Chaker, ministre des Finances, lors de sa visite aux USA, il y a quelques mois.

Le mémorandum d’entente qui fait de la Tunisie un allié majeur et stratégique hors OTAN, serait-il insuffisant pour calmer les appétits de la toute-puissance américaine? Les ardeurs des States pour établir une base sur le sol tunisien leur permettant d’asseoir encore plus leur suprématie sur le continent auraient-elles été refroidies par la mise au point de la présidence de la République qui a démenti tout projet d’implantation d’une base américaine dans notre pays?

Et pourtant, une analyse pertinente sur le journal Webdo estime que le Commandement de l’Afrique (Africom), décidé par l’administration Bush en 2006 et placé provisoirement à Stuttgart (Allemagne), pourrait être plus efficient si des pays comme le Maroc ou la Tunisie lui ouvraient leurs portes. Ceci lui permettrait «d’accueillir un flux logistique énorme pour soutenir les opérations, un emplacement stratégique par rapport aux foyers de menaces les plus importantes qui pèsent sur les intérêts de l’Amérique et l’Europe : le Nord Afrique et le Sahel, des relations traditionnelles avec l’Occident et une Coopération ancienne avec l’OTAN».

Cela ne sera apparemment pas le cas puisque la Tunisie, tenue aux relations de bon voisinage avec son allié stratégique «l’Algérie» et respectueuse que la majorité des Tunisiens est réticente quant à l’implantation de la base en question, aurait délicatement traîné du pied pour ce qui est de l’application du diktat américain.

Quant aux équipements cités plus haut, s’agirait-il du véhicule mobile aménagé en salle d’opération offert généreusement par les «amis» de toujours du petit pays méditerranéen, l’un des premiers à avoir reconnu l’indépendance des USA qu’est la Tunisie?

«A l’œuvre, on connaît l’artisan» et en la matière, les Etats-Unis nous prouvent de jour en jour par des «actes» concrets à quel point ils sont soucieux de la paix en Tunisie, de la réussite de la «transition démocratique», de l’apprivoisement de l’islam politique et du succès du modèle tunisien.

Et pour cause, n’ont-ils pas toujours été les artisans des révolutions colorées dont, semble-t-il, celle du Printemps arabe?

Amel Belhadj Ali